MONUMENTS HISTORIQUES. 371
(»Tand etonnement, je les ai trouves encombnSs de monceaux de gravier,
tuileaux, ardoises cassees, debris de toute sorte, etc., tousr&sidus des repa-
1 alions annuelles, notaninient de la Couverture, que les entreprcneurs
trouvent beaucoup plus commode d’amonceler dans ces reduits que de
conduire aux decliarges publiques. Je n’exagererai certainement pas en
vous disant qu’on en retirera plus de cent tombereaux, qu’il faudra pio-
ilier tant ils sont calcines, et, pour coinble de scandale, meles des lmroon-
dices les plus impures.
11 est d’autant plus a desirer qu’on deblaye ces localites qu’on y trouvera
de vastes salles qui remplaceraient avantageusement celles des Mtiments
du vieux chapitre quon ne saurait conserver qu’a grands frais et toujours
an detriment de la catbedrale. Le conseil de fabrique s’y preterait volon-
trnrs, mais le conseil municipal, ma-t-on dit, y paraft moins porfe. Ce
serait encore ä votre secourable assistance a venir en aide an bon vouloir
des fabriciens.
11 devait y avoir sept tours a la catbedrale de Laon : deux au poixail,
deux a chaque extremite du transept et une septieme au centre de la croix;
cette derniere cependant est tres-conjecturale.
J avais trop a faire a Laon pour la reconnaissance des faits materiels
qui concernent ledilice, pour quil me lut permis de m’enfoncer bien
avant dans la recherche des causes primitives qui ontmotive ce luxe extra-
ordinaire de constructions; jemettrai cependant, en passant, deux consi-
derations principales qui sont admises a Laon :
L’une est une allusion au nombre sept, dont l’influence est etablie par
de nombreux passages des livres saints; cette premiere explication est
toute mystique, et le clerge y tient beaucoup.
L autre estpurement physique, et satisfait l’orgueil des populations sans
nuire a la premiere. La cath^drale est situ4e h la sommite d’un mamelon
qui domine un bassin de plus de 3o lieues de diametre, car d’un cöte
011 aperfoit Saint-Quentin et de l’autre les bauteurs de Rethel, qui sont ä
35 lieues de distance. Au milieu de cet immense horizon, un portail avec
ses deux tours naurait que de faible apparence; un faisceau de sept
touis surmontees de leurs lleches, devenait un signe imposant qui devait
accuser la Suprematie d’une metropole qui l’emportait alors sur celles des
dioceses environnants.
On accepte facilement une explication qui Hatte les Souvenirs nationaux :
celle-ci temoigne encore du gt ! nie des anciens architectes, qui, au milieu
des jeux de 1’imagination, ne perdaient pas de vue les grandes conside-
rations qui pouvaient contribuer a la gloire du pays.
Des quatre tours du transept, deux seulement ont ete executecs et ont