EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
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signaler surtout la gravite des faits et l’extr4me urgence d’y apporter de
prompts secours.
Quant aux moyens que j’ai proposes pour y proceder, j’en ai confer^ tres-
murement avec M. Vancleemputte, qui a ime connaissance parfaite de
l’edifice et qui s’est rencontre d’opinion avec moi sur tous les points; il est
pret a dresser tous les plans et devis dans le sens que vous lui deman-
derez.
Mais nous ne pouvons nous empecher de reconnaitre Tun et l’autre
qu’en des matieres aussi graves, en des circonstances aussi delicates, une
opinion isolee sur des faits qui peut-etre apparaitraient sous un autre
aspect ä des yeux non moins clairvoyants que les notres meriterait d’etre
approfondie et meditee.
Aulant dans l’interet de l’Etat que pour notre responsabilite respec-
tive, nous pensons qu’il serait utile qu’une Commission ad hoc, composee
d’hommes de l’art eminents et d’archeologues distingues, fut appelee sur
les lieux pour juger sur place de l’etat positif des ehoses. Le travail que
j’ai Fhonneur de vous soumettre pourrait servir de point de depart. La
commission se prononcerait sur l’opportunite des propositions qui y sont
exprimees ou sur la convenance de les modifier.
Au surplus, vous jugerez probablement ndcessaire de consulter le conseil
general des bätiments civils sur cette derniere proposition meine; je ne
puis qu’en r^ferer d’avance a l’avis qu’il vous transmettra.
I\ S. Par post-scriptum, et parce t|ue cet article suppl^mentaire ne
pcut etre considdre comme un objet de premi^re necessite dans les travaux
de consolidation de la cathedrale, j’ai reserv^ de vous signaler un fait qui
Interesse la Science archeologique.
Le pave de la lief, du transept et meine du chceur est forme d’une mul-
titude de pierres tumulaires, dont un grand nombre est du plus haut
interet, par la beaute du travail et par les inscriptions curieuses dont eiles
sont eouvertes.
Certainement, si nousetions encore ä une epoque oü l’usage des inhuma-
lions dans l’interieur des ^glises fut conserv6, et que l’babitude de cette pra-
tique entretint le respect religieux que l’on doit ä ces sortes de monuments,
je reculerais devant toute idee profanatrice tendant a leur d^placement;
mais, aujourd’hui qu’il n’en est plus ainsi, il est deplorable de voir fouler
aux pieds et disparaitre peu ä peu des pages interessantes d’histoire, qui
sont des annales si prdcieuses pour la Science archeologique, taut pour les
dates que pour les faits et les coutumes des temps anciens,.