378 EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
Eil cons^quence de cette mission, je fis cintrer les arcs des elages inle-
rieurs des tours, j’etayai interieurement l’escalier de la tour nord, escaher
dont les marches toutes rompues ne contre-butaient plus par leur etresil-
lonnement la poussde du grand arc-doubleau qui relie les tours nord et sud;
je fis cintrer les voutes des deux premieres travees des bas-cötes, et j’eta-
blis un etresillonnement entre les piliers de l’entree de la nef, de maniere
a arreter la poussee oblique qui tendait a les renverser. Ges travaux de-
tayement, executes en octobre i 846, ne pouvaient etre que provisoires et
devaicnt enipecher tout mouvement, en attendant 1 approbation du projet
de consohdation et l’allocation d’un credit sullisant qui put pennettre
d’executer des travaux de consolidation definitifs.
La poussee oblique fut effectivement arretde, et la charge de la partie
superieure des tours ne pesa plus sur les claveaux broyes des arcs-dou-
bleaux, mais sur les cintres que nous venions d’etablir.
Apres plus de trois ans, je viens de revoir la cathedrale de Laon. L’elat
de degradation dans lequel se trouvait ce monument deja en i846 a sin-
gulierement augmente depuis cette epoque. Dans la nef, les arcs-böutants
sont de plus en plus deverses, la magonnerie d’une grande partie des
voutes est minee par suite des infiltrations provenant du mauvais etat des
couvertures, et les soubassements exterieurs sont dans un etat deplorable.
Les cintres et etais poses en i846 pour arreter le mouvement des tours
sont encore en place; inais j’ai pu constater, et cela etait inevitable, que
les bois, par leur dessiccation, ne souliennent plus aussi bien aujourdhui
que la premiere annee, et que des etais ne suflisent pas pour amortir d6fi-
nitivement une charge semblable ä celle des deux tours, sappuyant sur
une base ddchiree et en ruine.
En effet, le mouvement qui s’opere dans ces tours, quoique plus lent
depuis i846, n’en a pas nioins contmue ; les fissures se sont agrandies
dans les etages supeneurs, et les colonnes isolees des couronnements per-
dent de plus en plus leur aplomb. En outre, les ancres oxydees du chai-
nage en fer, par lequel il y a environ six ans on cercla tout le haut des
tours, ont fait Klater tout recemment, par leur oxydation, une partie des
corniches ainsi chainees. Le menie fait s’est reproduit dans les galeries qui
relient les deux tours.
Dans le soubassement de la fafade principale, les voutes du porclie se
decbirent de nouveau, et d’une maniere mquietante, par suite du renver-
sement des niurs d’epauleinent. Ces forles lezardes ont encore angniente
par les infiltrations provenant de la couverture en bituine, dillicile a en-
tretenir un bon elat.
Les voutes de la premiere travee de la nef sont dans uu etat efirayant,