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MONUMENTS HISTOH1QUES.
laut les joints des claveaux sont ouverts. Tout enfin, dans cette partie de la
cathedrale, demontre un ebranlement general, qui, si l’on tarde de venir
au secours, pourra bien finir par une ruine. Ii est meme a craindre qu’une
partie des colonnes isolees du baut des tours vienne a se detacher, si Feffet
de l’oxydation des chaines continue.
Le couronnement des tours du transept ne präsente pas un etat de
Conservation bien meilleur : partout des pierres rompues, des couvertures
pleines de Vegetation et des voutes endommagees.
Dans cette Situation, la fabrique de F^glise fait son possible pour exe-
cuter, avec le peu de ressources qu’elle possede, les travaux les plus
urgents; rnais, dans un monument de Fetendue de la cathedrale de Laon,
et en presence des degradations importantes qui existent sur tous les
points de cette eglise, les efforts que fait la fabrique restent irnpuissants.
Ce ne sont plus des r^parations d’entretien qui peuvent consolider cette
cathedrale avec sa facade qui menace ruine, et, si l’on tarde encore quel
ques annees, ce ne sera plus ä une consolidation, rnais presque a une
reconstruction qu’il faudi'a proceder.
J’ai cru devoir signaler les progres survenus dans les degradations de
la cathedrale de Laon, et appeler l’attention sur l’urgence qu’il y a de
secourir eflicacement cet (idifice dont la fapade principale est la partie la
plus compromise.
11 me reste ä signaler un acte d’imprudence commis par l’administra-
tion locale sur les travaux d’etayement execut^s par les soins de votre
administration.
J’ai exposd plus haut que, pour arreter la poussde oblique qui tend ä
ramener ä l’intdrieur les piliers de l’entree de la nef, j’ai etabliun etrrSsil—
lonnement dont les pieces sont reliees et maintenues entre eiles par des
contre-fiches assemblees dans une semelle commune posee entre les bases
des deux piliers. J’avais de plus fait executer une barriere de cloture au
droit de la deuxieme travee de la nef, afm d’ecarter le public de tout
accident qui aurait pu survenir par suite de l’etat plus que mauvais des
voutes. Malgr£ cette pr^caution et sans en demander l’autorisation a l’ad-
ministration superieure, qui avait ordonmi ces travaux, et qui etait seule
juge de leur opportunit^, l’administration locale a fait couper la semelle
de l’etrösillonnement, supprimer Tun des pieds des contre-fiches, et en-
lever la barriere de cloture, faite precisement pour empecher que Fon
vienne toucher ä la disposition des etayements. La n^cessitti all4gu4e d’un
passage par la porte principale ne justifie pas ces coupemenls et Fenle-
veinent de la cloture; car la cathedrale etait encore assez vaste pour con-
lemr les fideles, et les portes du bas-cote nord et des deux transepts