MONUMENTS HISTOMQUES. &0I
les pignons se sont lezardes de nouveau en tous sens, de moniere a exiger
une reconstruction.
Situde dans une ville autrefois place forte tres-importante, l’eglise de
Mouzon eut beaucoup ä souffrir des guerres. En i5ao, eile lut incendiee
lorsque Tarnte de Charles-Quint s’empara de la ville. Le dommage fut tel,
qu’en i5q& l’abb£ Gilmer dut faire reconstruire les voütes de la nef avec
une parlie de leurs arcs-boutants, celles du choeur et les deux clochers
avcc la fajade principale, a partir de l’etagc du triforium.
Pour harmoniser les fenetres du fond de l’absidc avec la grande verriere
de la fagade principale, on y etablit des mcneaux flamboyants.
Endommag^e de nouveau lors de la prise de Mouzon en i65o, cette
malheureuse riglise eut ä subir une nouvelle Operation. En 1661, les bases,
colonnettes, ebapiteaux et une partie des piliers de la nef, au-dessus des
bas-cölds, furent refaits. Dans ces reprises, on conserva la forme generale
des chapiteaux, auxquels on donna la dikoration des ebapiteaux corinthiens.
A la meine epoque, on remplit de ma§onneries la galerie de Service dans
six des travdes de la nef. Lors de la reconstruction des clochers, soit faute
d’argent, soit que les magonneries des etages inferieurs parussent suffisam-
ment solides, on n’avait point cru devoir remonter les clocliers depuis les
fondations.
Malheureusement, l’ancienne ma^onnerie des piliers de ces lours, faite
dans le Systeme des constructions du xiC siede, en mauvaise blocaille avec
parement en pierrc de grüs asscz tendre et de peu d’epaisscur, ne put re-
sistcr a la pression des construclions neuves, qui finirenl par deraser les
piliers et par arracher et dochirer les maconnerics des travees qui avoi-
sinent les clocbers. Ces elTels se produisaient jusqu’aux sommets de ces
derniers et ne s’arrelaient point, malgre les tiranls en fer posds par pre-
caulion pour prevenir de plus fortes degradations.
La tour sud se detacha de cette manidre de la facade principale, et,
en 1827, l’architecte du departement crut s’opposer a ces mouvements en
ddmolissanl les ebrasements du porche et en brisant les slatues et vous-
sures qui decoraient ce dernier. Le clocher nord est lc plus maltraite des
deux, et les murs de remplissage des baies n’arretent en rien le deibire-
ment des maronneries.
La mafonnerie du mur formant le fond de la pelite galeric, les arcs-
boulants sous les combles de ccüe galerie et los arcs-boutants du rheeur
pres du transept sont en majeure partie calcinds par les incendies suc-
ccssifs et ne presentent que des mat&'iaux brises et eclales.
Dans les transepts, les murs nord et sud sont entierement fendus, les
grandes roses sont dejetees, et de larges fissures donnent passage auv