406
EXPOSITION UNIVEHSELLE DE VIENNE.
bien preserve du vent du nord et du nord-est par le mur sur lacour,
peree de fenetres etroites et relevees, et recevait-on du midi et de louest
la hindere, tamisee d’ailleurs ä travers des vitraux. L’assistance arnvait
par le grand escalier et se plafail suecessivement selon les rangs de cha-
cun; l’archeveque, arrivant de ses appartements par une petite porte si-
tuee ä l’extremitü opposee, entrait dans la portion de la salle servant de
tribunal ou de parquet. Une grande cheminee, adossee au mur oriental,
occupait a peu pres le centre de la salle.
A l’exterieur, les quatre angles du bätiment sont couronnes par des
(khauguettes, et tout le cheneau est creneld sur la cour de l’archeväche
comme sur la place et sur la rue. Du cote de la place, les contre-forts sont
couronnes par des pinacles tres-riches et varies, surmontant des statues.
Toutes ces sculptures peuvent etre comptees parmi les meilleures qui nous
restent de cette epoque. Les statues sont au nombre de cmq et representent,
en parlant de la cathedrale : l’eveque Gautbier Cornu, fondateur du rno-
nument; saint Savinien, saint Etienne, patron du diocese; saint 1 oten-
cin et Louis IX. Cette iinage du saint roi, bien que mutilee pendant la
Revolution, est la seule peut-6tre qu’il y ait encore en France de son
temps. La disposition de ces figures offre certaines particularites curieuses.
Louis IX et l’eveque fondateur sont en posture d’adoration devant les trois
grands saints du diocese, et, tandis que les dais magnifiques qui abritenl
les figures des quatre prelals ont un caractere d’architecture toutc reh-
gieuse, celui qui couronnc l’effigie de saint Louis prdsente un caractere
civil et feodal. >
Telle elait, a son origine, l’ancienne salle synodale de l’archeveche de
Sens, lorsqu’en 1263 la tour meridionale de la cathedrale tomba sur
cette’salle, efTondra les voütes du premier etage, detruisit les couronne-
ments et ne laissa intacts que le rez-de-chaussee et les caves. On se con-
tenta de reparer le dommage ä la bäte, et la salle fut provisoirement cou-
verte par une charpente.
Mais cet admirable monument ne devait de longtemps recouvrer sa
physionomie premiere. Les ravages du temps, l’incurie des derniers siecles
et le vandalisme revolutionnaire ajoulerent ä ses mutilations, denatu-
rerent sa belle ordonnance, et bientot sans doute il eüt disparu de notie
sol, comme tant d’aulres rcgretlables 6difices du moyen äge, si l’Etat ne
s’en fut rendu acquereur. La restauration en fut immediatement enlre-
prise sous la direction de la Commission des monumenls historiques. Le
bätiment se trouvait alors divise en plusieurs elages par des planchers, les
voütes hautes etaient detruites en lolalile, cclles du rez-de-chaussee en
partie; sur les six fenetres de iafafade, deux seulement etaient conser-