MONUMENTS HISTOR1QUES. 433
pour communiquer au premier ötage; d’un premier etage egalement voüte,
percö de meurtrieres et muni de deux chemindes et de deux fours : deux
escaliers seulement continuent jusqu’aux Images supörieurs; d’un deuxieme
etage qui ötait couvert par un plancher portant sur la saillie des chemins
de ronde; ce deuxieme etage est perce, du cöte de la ville, de riches fe-
netres ogivales ä meneaux qui ne s’ouvraient que dans leur partie infe-
rieure par des volets, tandis que les compartiments de l’ogive etaient vi-
tres ö demeure; ces fenetres etaient fortement grillees ä l’exterieur; d’un
troisieme dtage au niveau des creneaux, sur lesquels etait e.tablie la char-
pente des combles. Cette charpente formait trois pavillons, deux sur les
deux tours et un petit pavillon intermödiaire au-dessus de la porte. Lors
de la construction primitive, ces trois pavillons, au point de leur ren-
contre, ötaient portös par des poutres armdes entrant dans les entailles
encore visibles dans l’assise de la corniche; soit que ces poutres aient fle-
chi, soit que les eaux des cbeneaux, mal entretenus, les eussent pourries,
au xv° siede ces combles furent refaits, et, pour les porter, on ötablit deux
grands arcs qui s’arrangeaient fort mal avec la construction du xiii 0 siede,
puisquc Tun d’eux venait buter dans un creneau superieur et le boucher
compldtement. Des cbeneaux en pierre furent posds sur ces arcs et re-
curent les pieds des chevrons des trois combles au point de leur ren-
contre. Des gargouilles saillantes rejetaient les eaux des deux cbeneaux
du cöte de la Campagne. Ces arcs, qui poussaient le grand mur en de-
hors, ont du elre enleves.
Le cbemin de ronde de la courtine n’est pas interrompu par la porte
Narbonnaise, suivant le systöme ordinaire des döfenses; il passe du cöte
de la ville, au-dessus de la porte, et relie les deux courtines, de fajon ce-
pendant a n’etre en communication avec la ville que par les escaliers in-
terieurs des tours et par une seule baie fermöe autrefois par deux epaisses
portes fortement ferrees.
Generalcment, les lours de l’enceinte interieure coupent les chemins de
ronde, de sorte que, si l’assaillant parvenait a s’emparer d’une courtine, il
se trouvait pris entre deux tours, et, a moins de les forcer les unes apres
les autres, il lui devenait impossible de circuler librement sur les rem-
parts. D’ailleurs, les escaliers mettant les chemins de ronde en communi
cation avec le sol de la ville sont tres-rares, et on n’arrive gönöralement
aux courtines que par les escaliers des tours. Chaque tour devenait ainsi
un petit fort separö, indöpendant, dont il fallait faire le siege. Les portes
qui mettent les tours en communication avec les coursieres pour pouvoir
faire des rondes sont ötroites, bien ferrees, fermöes a l’interieur et ren-
forcees de barres de bois qui rentrent dans la muraille, de sorte qu’en un
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