/,34 EXPOSITION UNIVERSELLE .DE VIENNE.
instant on pouvait pousser la porte et la barricader cn tirant rapidement
la harre de bois, avant meine de prcndre le temps de mettre les verroux
ou de donner un tour de clef a la serrure.
On est frappe, lorsqu’on Studie ces fortifications, de voir avec quel
soin on s’est mis en garde contre des surprises; toutes sortes de pr^cau-
tions ont etö prises pour arr&er l’ennemi et l’embarrasser a chaque pas
par des dispositions compliqu^es, par des detours impossibles a prevoir.
Evidemment, un sidge a cette epoque n dait reellement seneux, poui
Passidge comme pour l’assaillant, que quand on en etait venu a se prcndre
pour ainsi dire corps ä corps. Une garnison aguerrie pouvait lütter avec
quelques chances de succes jusque dans ses dernieres defenses. L’ennemi
entrait dans la ville par escalade ou par une breche sans que pour cela la
garnison se rendit, car alors, renfermee dans les tours, qui, je le repele,
sont autant de forts, eile pouvait se defendre longtemps; il fallait forcer
un grand nombre de portes bien barricadees. Prenait-on le rez-de-chaus-
S( s e d’une tour, les etages superieurs conservaient encore des moyens puis-
sants de defense. On voit que tout etait calcule pour une lutte possible
pied a pied. Ces escaliers ä vis etaient facilement barricades de mamere ä
rendre vains les efforts des assaillants pour monter d’un <itage a un autre.
Les bourgeois dune ville eussent-ils voulu capituler, que la garnison se
gardait contre eux et leur interdisait l’acces des tours et courtines. C’est
un Systeme de clißancc adopte envers et contre tous. Les machines dont
les assaillants disposaient a cette 4poque pour battre de loin des mu
rales comme celles de Carcassonne ne devaient produire qu’un effet
tres-mediocre, car l’artillerie seule pourrait les renverser. Restaient la
sape, la mine, le bdlier et tous engins qui obligeaient l’assiegeant a se
porter au pied meme des murailles; or il etait difficile de se loger et de
saper sous ces hourds saillants qui vomissaient des projectdes de toutes
sortes. On ne doit donc pas etre surpris de voir, dans ces temps recules,
des sieges se prolonger indefiniment. La eite de Carcassonne etait, a la
fin du xiif siede, avec sa double enceinte et ses combinaisons ingenieuses
de defense, une ville imprenable, qu’on ne pouvait reduire que par fa-
mine, et encore eut-il fallu pour la bioquer une arm4e nombreuse, car il
etait facile a la garnison de garder les bords de l’Aude au moyen de la
barbacane, qui permettait de faire des sorties avec des forces imposantes
et de culbuter les assiegeants dans le fleuve.
Les remparts et les tours sont surtout formidables sur les points de l’en-
ceinte ou les acces du dehors sont laciles, ou des escarpements naturels
ne viennent pas opposer un obstacle puissant a lassaillant. Du cote du
nord-est, de Test et du sud, la ou le plaleau qui sert d assiette a la eile