MONUMENTS HISTOR1QUES. 435
est a peu pres de plain-pied avec la Campagne, de larges fosses protegent
Ja premiere enceinte. II est vraisemblable que les extrdmites de ce fosse,
ainsi que les portes, etaient en outre defendues par des palissades ext<$-
rieures, suivant les habitudes de cette epoque; de l(5gers mouvements de
terrain semblent encore donner la place de ces ouvrages avances, desti-
nes a opposer un premier obstacle a de liardis assaillants.
En s’avancant entre les deux enceintes, la premiere tour que Fon ren-
contre ä droite, au nord de la porte Narbonnaise, est la tour dite du Tre-
sau, et par corruption du Tresor. Cette construction est un magnifique
ouvrage de la lin du xiu” siede; eile domine toute la Campagne et la ville
elle-meme, et, se rapprocbant beaucoup de Fenceinte exterieure, arretait
les assiegeants qui se seraient empares de la barbacane de la porte Nar
bonnaise, et les cmpechait de s’etendre du cote du nord, dans les lices,
la oü Fon voit encore debout une grande partie de Fenceinte des Visi-
gollis.
La tour du Trdsau renferme cinq elages, dont trois sont vouttis. L’ti-
tage inferieur est creuse au-dessous du chemin de ronde, entre les deux
enceintes. Le second etage est presque de plain-pied avec le sol interieur
de la ville. Le cbcmin de ronde du rempart tourne derriere la tour, mais
n’a aucune communication avec les salles interieures.
Du cotd de la ville, la partie superieure de la tour est fermee par un
pignon crenele avec escaliers rampants le long du comble. Deux tourelles
carrees, munies d’escaliers et crenel^es a leur partie superieure, accom-
pagnent le pignon et peuvent servir de tours de guet, car elles sont de ce
cöte le point le plus eleve des fortifications.
En temps de paix, lecrenelage de la tour du Tresau n’etait pas couvert.
Le comble portait sur un mur interieur. Les gargouilles qui existent en
core a Fext^rieur indiquent d’une maniere certaine que le chemin de
ronde superieur etait ä ciel ouvert. En temps de guerre, les cbarpentes
des bourds couvraient ces chemins de ronde, ainsi que les hourds eux-
memes.
Cette belle construction est assez bien conservee; le crenelage, Fextre-
mite du pignon, des parties de voutes et l’une des deux tourelles seule-
ment sont detruits; mais toutes les traces de ces portions alterees existent
encore, ainsi que tous les scellements des charpentes et la disposition des
hourds. Un seul escalier ä vis dessert les quatre 6tages, et toutes les is-
sues dtaient garnies de portes fortement ferrdes. Le second ^tage au-dessus
des caves contient une petite chambre ou reduit eclair^e par une fenetre,
une grande cheminee et des latrines; ce second etage, ainsi que le pre
mier, est garni de nombreuses meurtrieres s’ouvrant dans de grands