EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIE'NNE.
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arcs munis de bancs de pierre. Les meurtrieres ne sont pas percees au-
dessus les unes des autres, mais chevauchees, ou vieles sur pleins, afm de
baltre tous les points de la circonference de la tour. Ce Systeme, du reste,
est suivi assez generalement dans les tours de l’enceinte Interieure, et,
sans aucune exception, dans les tours de l’enceinle extericure ou les
meurtrieres jouent un grand röle. En elfet, les meurtrieres perc^es dans
les etages des tours ne pouvaient servir que lorsque l’ennemi etait encore
eloigne des murailles; on congoil, des lors, qu’elles aient ete pratiquees
plus nombreuses et disposees avec plus de methode dans les tours de l’en-
ceinte exterieure.
Les courtines qui accompagnent la tour du Tresau sont fortbelles. Leur
partie inferieure est percee de meurtrieres dans des arcs en plein cintre
avec bancs de pierre, et leurs creneaux, larges, epais, sont construits avec
beaucoup plus de soin que ceux des autres courtines de la seconde en-
ceinte; le parement interieur de ces creneaux n’est pas vertical, mais
construit en fruit. Cette inclinaison du parement interieur des creneaux
permettait de mieux mainlenir le comble c[ui couvrait les hourds et d’evi-
ter le roulement de la charpente, le poteau et son lien adossds au creneau
presentant une buttee qui roidissait tout le Systeme des fermes. II n’est
pas douteux, a mon avis, que ces hourds etaient non-seulement destines
a former un mäcbicoulis continu ä l’exterieur, mais aussi a elargir et ä
couvrir le chernin de ronde. En cas de siege, les coursieres de pierre
eussent ^te trop Strohes pour permettre une circulation active derriere les
defenseurs places au dehors. II fallail d’ailleurs apporter sur ces cour
sieres des approvisionnements considerables de projectiles; il fallait, en
cas de tentative d’escalade, presenter sur un point un assez grand nombre
d’hommes pour pouvoir repousser un assaut. Bien que les hourds ren-
dissent l’application des echelles et l’escalade a peu pres impossibles, ce-
pendant les assaillants pouvaient tenter, au moyen de traits garnis d’e-
toupes et de poix, de mettre le feu aux ouvrages de bois. II ne fallait pas
que les defenseurs armes, les arbaletriers, eussent ä s’occuper de le-
teindre. En cas d’attaque nombreuse ethardie, il etait donc indispensable
d’avoir sur les remparts non-seulcment les soldals, mais aussi des hommes
pour apporter des materiaux, pour eteindre le feu, pour ne pas laisser
les defenseurs manquer de munitions. Les liabilants de la ville non ar
mes, desfemmes meine au besoin, pouvaient remplir ces offices. C’etaient
donc des espaces assez consid^rables qu’il fallait menager a tout ce monde
pour eviter la confusion et rencombrement. Couvrant les hourds ext^-
rieurs, il n’y avait pas de raisons pour ne pas couvrir les chemins de
ronde, ne fut-ce que pour les mettre a l’abri des fleches et pilots que les