Zi38 EXrOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
Si nous passons de l’autre cöte du cliäteau, nous dirigeant vers le sud-
ouest, nous rencontrons la porte de l’Aude, aujourd’hui decouverte, de-
pourvuc de defenses et reconstruite en partie d’abord au xv” siede, puis
au xvif. Gelte porte a du et re percee dans la muraille visigothe au
xii” siede; on voit encore a l’exterieur un arc en plein cintre qui parait
appartenir a cette epoque par la maniere dont il est appareille et par la
nature de ses materiaux. A la gaudie de cette porte, sur un pan de inur
visigoth, il existait un batimcnt conternporain du cbateau, c est-a-dire eleve
du xi e au xii” siede, perce de trois petites fenetres jumelles divisees par
des colonnettes de marbre et donnant sur la Campagne. Ce point de len-
ceinte, si peu defendu aujourd’hui, et qui fut remblaye a une epoque as-
sez rdcente pour placer de l’artillerie, etait protegö, aux xii 6 et xin siecles,
par une construction dont on voit encore les traces, et qui s avancait jus-
qu’ä l’enceinte exterieure.
En se dirigeant de la porte de l’Aude, entre les deux enceintes, vers le
sud, on quitte bientöt de ce cöte les derniers restes des constructions des
Visigoths, et l’on arrive ö cet angle saillant bäti par Philippe le Hardi, en
debors des terrains de l’eveche.
Un des ouvrages les plus remarquables de cette partie des defenses,
est la tour carree, dite de l’Eveque. Cette tour coinmande les deux en
ceintes, et pouvait, sur ce front, couper la communication entre la partie
sud et la partie nord des lices. Toutefois les deux arcs jeles sur le passage
entre les deux enceintes n’etaient munis que de mächicoulis interieurs;
on ne trouve pas de traces de gonds indiquant la prösence de vantaux de
portes, mais seulement des entailles qui font supposer quen temps de
guerre des barrieres de bois fermaient ces arcades et interceptaient la
communication. C’est cette tour dont les eveques de Carcassonne avaient
la jouissance, sauf le parapet superieur; eile est fort belle, admirablement
construite, fierement plantee a cheval sur les deux enceintes, dont eile
rompt les lignes. De meine qu’elle coupail la communication du chemin
de ronde des lices, eile interrompait aussi la circulation sur la coursiere
supericurc des courtines, car, pour aller de la courtine nord a la courtine
sud, il fallait traverser cette tour et forcer deux portes.
Les courtines qui font partie de la construction saillante de Philippe le
Hardi sont toutes munies de helles menrtrieres inferieures, assez rappro-
cbees les unes des autres et qui battent le chemin de ronde des lices entre
les deux enceintes. Toute cette construction est bien faite et serait intacte
si le temps seul s’etait charge de la detruire; mais la plupart des couron-
nements ont ete plus ou moiiis degrades par les habitants, qui se ser-
vaient de ces remparts comme d’une carriere, toutes les fois qu’ils avaient