MONUMENTS HISTORIQUES.
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besoin de materiaux. On voit encore en dehors de l’enceinte exterieure, a
cote de la tour du Grand-Canisou, les trous de Fegout que Philippe le
Hardi avait fait construire ä travers les murailles, pour jeter au deliors
les eaux de Fevechü, ainsi que nous l’avons dit plus haut. Cet egout etait
tres-probablement defendu par un ouvrage cxterieur ou par une palis-
sade, autant quo des mouvements de terrain encore apparenls peuvent le
faire presumer.
Quant aux bätiments de Feveche, ils sont completement rasüs, et les
quelques fouilles qne j’ai pu faire dans un jardin particulier, plantü sur
l’emplacement du palais, n’ont rien pu me faire d^couvrir. II n’en est pas
de meine du cloitre de Feglise Saint-Nazaire, dont j’ai retrouve toutes les
fondations. Ces fondations et un mur de cloitre compl^tement conservü
avec les piles et les formerets des voütes se rapportent aux vieux plans
de la citü, dans lesquels ce cloitre et ses dependances sont indiques. Cette
construction date de Fepoque de saint Louis.
A l’angle saillant de la fortification de Philippe le Hardi est batie une
belle et grosse tour ronde, veritable reduit independant de la courtine,
dont le chemin de ronde tourne du cotü de la ville, le long des flancs de
cette tour. C’est la tour clite de Mipadre ou de Prade; eile contient deux
elages voütes et deux etages carres, avec un plancber entre les deux; eile
est munie d’une cheminee et d’un four. Les voütes de ces fours sont cu-
rieusement construites : ce sont des tuiles creuses posees debout entrant
les unes dans les autres et formant des cercles concentriques. Les creneaux
de l’etage superieur de cette tour etaient garnis d’un double volet. Celui
du baut ütait fixe, retenu par deux gonds scelles dans la feuillure supe-
rieure, les mamelons de ces gonds se regardant; celui inferieur etait,
comme a la porte Narbonnaise, posü sur deux crochets en fer, de maniere
a pouvoir etre enlevü facilement lorsque l’on posait les bourds. Cette dis-
position avait cet avantage de pouvoir donner de fair et du jour dans
Fetage supürieur, sans decouvrir les hoinmes postes dans cet etage, et
sans les exposer au vent ou a la pluie.
La seule porte donnant entr^e a cette tour est percee sur le chemin de
ronde de la courtine, du cot^ de Fest, et etait fermee par des verrous et
une harre renlrant dans la muraille. Comme aux autres tours de Fcn-
ceinte, le crenelage du chemin de ronde des courtines s’eleve au point de
jonction avec la tour, la oü sont percees les entrees, et son dernier cre-
neau etait egalement muni de volets sur rouleaux, ahn de proteger les
entrants ou les sortants, ou les factionnaires poses aux portes des tours.
Presque toujours il faul monter quelques marches pour enlrer des cour
tines dans les tours, et alors le crenelage suil la rnontec.