hh0 EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
Les chemins de ronde des courtines, et par consequent les crenelages
et les hourds, ne sont pas toujours de niveau; ils suivent la pente du ter-
rain exttirieur de maniere ä conserver sur tous les points de l’enceinte une
hauteur de muraille uniforme, ainsi que cela se pratique encore aujour-
d’hui dans nos fortifications. C’4tait une regle ätablie par l’exp^rience, et,
passe une certaine hauteur, l’escalade a l’echelle devait ehre regardee comme
impossible : aussi maintenail-on un minimum d’elevalion partout. Tou-
tefois les murailles de l’enceinte interieure sont beaucoup plus elevees que
celles de l’enceinte exterieure. Nous l’avons deja remarque a l’egard des
tours; l’enceinte exterieure etait etablie de maniere k battre l’assaillant
de loin et l’empecher d’approcher, tandis que dans l’enceinte interieure
tout semble combine pour combattre un ennemi tres-rapprochA Je n’in-
sislerai pas davantage sur cette disposition indiquee par le simple bon
sens.
Dans l’enceinte du cloitre de Sainl-Nazaire, de larges escaliers donnent
acces aux remparts. Mais il est bon d’observer que le cloitre et l’eglise
etaient deja renfermes dans une enceinte, et que par consequent les habi-
tants de la ville ne pouvaient monter de la voie publique, de ce cote, sur
les courtines. Partout ou j’ai retrouve des traces d’escaliers montant aux
remparts interieurs, ces escaliers sont toujours ou enclaves dans des logis
anciens dependant des murailles, et fortifies comme eiles, ou compris dans
des enceintes particulieres : tels sont les escaliers qui accedaient a la
courline pres de l’eglise Saint-Sernin. Le plus souvent ce sont les esca
liers des tours qui, au moyen de petites portes exterieures bien fermees,
permettent l’acces des courtines. La garnison pouvait donc, si bon lui sem-
blait, ainsi que nous l’avons dit plus haut, s’isoler, et tenir les citoyens
en respect pendant qu’elle repoussait les assiegeants du deliors. Elle seule
circulait entre les deux enceintes, en fermant les portes de la ville sur les
habitants; sur ce point il n’y avait nul inconvenient ä ce que les creneaux
fussent de plain-pied ou ä peu pres avec le sol des lices.
En suivant les remparts interieurs vers Pest, nous trouvons une tour
carree dite tour de Saint-Nazaire ou porte des Lices. C’est encore un des
ouvrages les plus remarquables de la eite. A cote de la large tour de l’en-
ceinte exterieure, dite tour Gremade, situee en face de la tour de Saint-
Nazaire, dans la courtine de droitc est percee une poterne hasse et etroite,
donnant sur la Campagne. Cette poterne, en cas de siege, 4tait vraisembla-
blement mur«ie, ce qui etait facile, car il n’y avait qu’a remplir l’cscalier
roide et droit qui monte de cette poterne au sol du cbemin de ronde. La
tour Cr^made peut d’ailleurs etre consideree comme une barbacane des-
tinde ä proteger des sorties, eile n’etail pas couverte et est cn communi-