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Volltext: France - Commission supérieure: Rapports - Exposition Universelle de Vienne en 1873, Tome V

MONUMENTS HISTORIQUES. kh5 
C’est dans tous ces details de la defense pied ä pied qu’apparait l’art de 
la fortification du xi e au xv° siede. En examinant avec soin, en etudiant 
scrupuleusement jusqu’aux moindres traces de la defense desplaces a ces 
epoques, on comprend ces recits d’attaques gigantesques, que nous sommes 
trop disposes a taxer d’exageration. Devant des moyens de defense si bien 
prevus, si ingenieusement combinAs, on se figure sans peinc les travaux 
enormes des assiegeants, les baslilles mobiles, les estacades que Ton oppo- 
sait a un assiege qui avait calcule loutes les chances de l’attaque, et qui 
etait dispose ä ne ceder un point que pour se retirer dans un autre plus 
fort. 
Aujourd’hui, grace a l’artillerie, un general qui investit une place, non 
secourue par une armee du dehors, dira le jour et l’heure ou cette place 
tombera. On annoncera davance le moment ou labreche sera praticable, 
ou les colonnes d’attaque entreront dans la ville. C’est une partie plus ou 
moins longue a jouer, que l’assiegeant est toujours sur de gagner, si le 
materiel ne lui fait pas defaut, et s’il a un corps d’armee proportionne a 
la force de la garnison. Mais alors nul ne pouvait ehre quand et comment 
une place devait tomber au pouvoir de l’assiegeant, si nombreux qu’il fut. 
Avec une garnison determin^e et bien approvisionnee, on pouvait prolonger 
un si^ge indefinimcnl. Aussi n’est-il pas rare de voir une bicoque resister 
pendant des mois entiers a une armee nombreuse et aguerrie. De la, sou- 
vcnt, cette audace et cette insolcnce du faible confre le fort et le puissant, 
celte habitude de la resistance individuelle qui faisait le fond du carac- 
lere de la feodalite, cette energie qui a produit de si grandes clioses au 
milieu de tant d’abus. 
Iben n’est plus propre a faire ressortir les differences profondes qui se- 
parent les caracteres des hommes de ces temps reculiis de l’esprit de notre 
epoque, que la comparaison que Fon peut etabiir entre une ville fortifiee 
par Philippe le Hardi et une place forte moderne. Dans cette derniere, 
rien ne frappe la vue, tout est en apparence uniforme, il est dißicile de 
distinguer un bastion entre tous. Un corps d’armee prend une ville, a 
peine si les assiegeants ont apercu les defenseurs; ils n’ont vu devant eux 
pendant des semaines entieres que des talus de terre et un peu de fumee. 
La breche est praticable, on capitulc, tout tombe le meme jour; on a 
abattu un pan de mur, bouleverse un peu de terre, et la ville, des hastions 
qui n ont meme pas vu la lumee des canons, les magasins, les poudrieres, 
tout est rendu. Mais, il y a six cenls ans, les choses se passaient bien difle- 
remment. Si une garnison etait fidele, aguerrie, il fallait, pour ainsi dire, 
faire capituler chaque tour, traiter avec chaque capitaine, s’il lui plaisait 
de dcifcndre pied a pied lc poste qui lui Mait confie. Tout, du moins,
	        
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