UU6 EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
eiait dispose pour que les choses dussent se passer ainsi. On s’habituait ä
ne compter que sur soi et les siens, et on se defendait envers et contre
lous. Aussi (car on peut conclure du petit au grand) il ne sulfisait pas
alors de prendre la capitale d’un pays pour que le pays fut a vous. L’etude
de ces grands monuments militaires n’est donc pas seulement curieuse au
point de vue de l’archeologie, eile fait connaitre des moeurs d’une singu-
liere Energie.
Nous avons parcouru et decrit les points les plus importants de len-
ceinte interieure de la eite de Carcassonne. Revenant a la porte Narbon-
naise, d’oü nous sommes partis, et montant en ville a travers une rue
etroite et lortueuse, on arrive, en se dirigeant vers l’ouest, au chateau bati
sur le point culminant de la citd.
J’ai dit ddjä que la plus grande partie des constructions de cette cita-
delle remontait au commencement du xn e siede. Le premier ouvrage qm
se presente du cote de la ville est une barbacane, bätie au xm e , crenclee
avec clicmin de ronde, et dans iaquelle s’ouvre une avant-porte. Getto
porte n’etait defendue que par des meurtrieres et des crencaux fermes
de doubles volets, un inächicoulis et des vantaux en bois. C’est une char
mante construction, bien faite et parfaitement conservde. Le plancher en
bois et les combles seuls ont ete enleves, mais la trace de ces comple-
ments est si apparente, qu’on ne peut se meprendre sur leur disposilion.
L’etage supdrieur de la porte etait ouvert du cote du chateau, afin d’em-
pecherles assaillants qui s’en seraient rendus maitres de se defendre contre
la garnison refermde dans la citadelle. Un large fosse protege le chateau
sur trois cötes, le quatrieme donnant sur les pentes du cote de l’Aude. Un
pont, reconstruit en partie ä une epoque assez rdcente, donnait acces a la
seule porte du chateau faisant face a la ville. Les piles de ce pont sont du
xm e siede, et les deux dernieres, proche l’entrde de la citadelle, sont dis-
posdes de teile fagon qu’un plancher mobile en bois devait s’y appuyer. L’as-
saillant trouvait un premier obstacle formd d’une barriere en bois couverte
d’un appentis. Cet obstacle detruit, supposant le plancher mobile enleve,
il avait franchir un fosse d’une largeur de a metres pour arriver ä la
premiere herse defendue par un machicoulis. Derriere cette herse est une
porte en bois, un second machicoulis, une seconde herse et une seconde
porte. La premiere herse se manceuvrait du second dtage. La seconde herse
etait servic dans une petite chambre disposde immediatement au-dessus
du passage. Les deux tours qui flanquent cette entrde renferment deux
etages voutds en calotte et munis de meurtrieres, et deux dtages superieurs
separes par un plancher. Ces deux etages superieurs mettent, sans murs
de refend, les deux tours en communication avec le dessus du passage.