MONUMENTS HISTORIQUES. 453
) Ce plan lndique egalement le nom des tours de la cit<$ et leur 4tat. 11
n’y avait alors de eouvertes que les tours du chateau et la tour dite de la
Pcijre.
Cescou vertu res, qui existent encore, sont modernes, plates, en tres-
mauvais etat, et faites en tuiles creuses. Autrefois toutes les lours etaient
couvertes par des charpentes aigues et de l’ardoise provenant de la mon-
tagne Noire. Les pentes de ces combles sont donnees par le pignon de la
tour du Tresau et par des traces encore tres-visibles; quant aux ardoises,
on en retrouve en grand nombre dans les decombres. Je n’ai pu savoir a
quelle dpoque toutes ces couvertures onl dte enlevees, soit qu’elles fussent
pournes, soit qu’on en ait vendu les bois. On sait seulement que, dans le
siede dernier, un commandant de la eite fit enlever les ferrures des grilles
et des portes encore en place pour les vendre.
Les rleux enceintes de la eite sont egalement interessantes, et, d’ailleurs,
dies se completent Tune l’autre.
De l’enceinte exterieure, la tour la mieux conservee est celle de la
Peyre; cette tour, comme presque toutes celles de l’enceinte exlerieure,
est ouverte du cote de la ville de maniere a ne pouvoir servir de ddense
contre les remparts interieurs, et ä ce que les defenseurs de l’ext&ieur
pussent communiquer facilement par la voix avec ceux de l’interieur. Les
chemins de ronde de toutes ces tours etaienl ä ciel ouvert en temps de
])aix, et se trouvaient couverts, en temps de guerre, par les toits des
bourds. Les combles a demeure des tours portaient sur le mur intericur
du chemin de ronde, ainsi qu’on peut le voir encore dans l’une des tours
dupalais de Justice de Paris, situee sur le quai de FHorloge.
Les courtines exterieures etant prises par l’assiegeant, °la plupart des
tours devaient tomber facilement en son pouvoir, car eiles ne sont guere
defenducs conlre les courtines, et leurs cbemins de ronde communiquent
quelquefois de plain-pied avec celles-ci; cependant les coursieres etaient
munies de portes a leur reunion avec les cbemins de ronde des courtines.
Seule la tour eilte de la Vade presente une defense plus serieuse. C’est
un ouvrage completement isold et d’uno gründe (il^vation; il possede deux
etages voutes et deux etages carres separds par un plancher, un puits dans
letage inferieur, une ebeminee dans le deuxieme etage et des latrinos
dans le troisieme. La porte donnant sur le chemin de ronde pouvait etre
fortement barricadee et opposer ä i’assiegeant une resistance aussi peu
faede a forcer que les murs meines. L’etage supdrieur, detruit aujourd’bui
en partie, etait garni de creneaux et de hourds.
Cette description sommaire peut faire comprendre l’importance des
muradles de la eite de Carcassonne, lmteret qu’elles presentent, et com-