MONUMENTS HISTORIQUES. 455
tion entreprise par lc Gouvernement; et dejä, dans le midi, Carcassonne,
a peine visitee autrefois, est devenue le point d’arret de tous les Voya
geurs ] .
PORTE NA R BONNAIS E.
Rapports de M. V10LLET-LE-DUG, architbcte du monument.
Paris, 6 janvier 18Ag.
Les murailles de la citd de Carcassonne presentent un des exemples les
plus complets que nous ayons en France de fortifications du moyen äge.
Une portion de ces murailles appartient au v° siede, et doit avoir 6t6
construite pendant le long sejour que les Visigoths firent dans cepays.
Le chateau date des xf et xu° siecles. La porte Narbonnaise et toute la
partie meridionale de l’enceinte exterieure, ainsi que le couronnement des
tours visigothes, ont de construites au xiT siede, apres que Trincavel,
dernier vicomte de Carcassonne, de Beziers, etc., eut abandonne au roi
saint Louis, en ia46, ses droits seigneuriaux sur le pays. L’enceinte ex-
tdieure parait etre peu posterieure a ces dernieres constructions. La portc
Narbonnaise qui nous occupe aujourd’hui, et qui s’ouvre a Fest de la
ville, etait, avec la partie du bourg qui s’ouvre ä l’ouest et la poterne de
la barbacane, demolies depuis peu, les seules entrees de la eite de Car
cassonne.
La porte du Ilourg, protegee par un escarpement considerable, etail
peu defendue. Celle dite porte Narbonnaise, donnant sur un terrain de
niveau avec la ville et domind par une colline tres-voisine, a du neces
sairement etre construite avec beaucoup de soins; aussi est-ce une veri-
table bastille, ayant son foss^, son avant-porte avec pont-levis, son cbe-
inin couvert, ses doubles herses, chaines et vantaux, macbicoulis et
boulevards, etc.
II est diflicile de supposer qu’on put arriver ä s’emparer d’une porle
ainsi protege'e, quand on se rend compte de toutes les precautions accu-
mulees pour en assurer la defense.
Outre la barbacane et le pont-levis, qui en gardent l’approche, on ne
pouvait s’introduire dans la ville qu’en brisant une chaine et d’epais van
taux, levant deux lierses et se decidant a affronter les projectiles tombant
par trois macbicoulis de bois a l’exterieur et par trois larges ouverlures
’ Cetle remarquabte etude est extraite de chives de la Commission des Monuments histo-
la notice ecrile par M. Violiet-le-Duc, archi- riques. — E. du S.
tecte, membre de la Commission, pour les Ar-