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EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
met, a l’extörieur, de deux crocliels en fcr. Ces crochets etaient evidemmcnt
destines (ainsi que l’indiquent les marques de frottement qui s’y voient)
ä faire mouvoir un axe en bois auquel «5tait attache un volet ou sorte de
sabord qui, dans les temps ordinaires, fermait ces fenetres et garantissait
les sentinelles du vent, de lapluie, ou meme des traits lances du debors;
par leur mouvement sur leur axe, ces volets, qui pouvaient se lever plus
ou moins au inoyen d’une cremailiere, permetlaient de voir ce qui se
passait ä l’exterieur, et, tout en etantabrite, de decocher une lieche aux
gens assez mal avisös pour s’approcher indiscretement des murailles. Cette
defense ne pouvait pas suffire en cas d’attaque a main armee; aussi voit-on,
au niveau du sol du parapet de nombreux trous carres, egalement espa-
ces et traversant le mur de pari en part. Ces trous etaient incontestable-
ment destines a passer des solives qui, maintenues a leur ex trennte inte-
rieure par des eti’iers en fer, portaient en bascule tout un faux boulevard
en bois. Non-seulement cette porte, mais aussi toutes les murailles de la
eite de Carcassonne, bäties aux xm e et xiv° siecles, sont garnies de ces
trous a poser des liourds. Ces bourds permettaient aux assieges de dominer
les assiegeants avec un grand avantage, de les couvrir au loin d’une pluie
de traits par les cröneaux, et de les ecraser en laissant tomber sur eux toutes
sortes de matieres, s’ils s’approchaient des murailles. Le meilleur moyen
d’avoir raison de cette defense, c’etait d’y mettre le feu au moyen de pro-
jectiles enflammes; aussi n’y manquait-on point et voit-on, des le xiv e siede,
ces bois remplaces, dans les villes fortes et les chateaux, par des machi-
coulis en pierre. De ces derniers il n’y a pas trace a Carcassonne, et, outre
les signes arcbeologiques, tels que les profds et la construction, cette ab-
sence de machicoulis de pierre donnerait la date de ces murailles.
Ce parapet continu qui couronne la porte Narbonnaise se trouvait de
plain-pied avec une grande salle couverte par une ebarpente dont la com-
binaison est donnee par de nombreuses entailles et de grands corbeaux
qui existent encore. Cette grande salle 4tait ticlair^e par les creneaux et
meurtrieres; (juant a celle qui est innnediatement au-dessous du parapet
et qui forme le deuxieme etage de la porte, eile etail eclairee par de heiles
fenetresameneaux, qui, bien qu’elles fussent ouvertes du cöte de la ville,
n’en etaient pas moins garnies de grilles de fer aujourd’hui enlev4es, mais
dont les scellements sont tres-visibles. De grandes caves, aujourd’hui rem-
plies par des ddcombres, et dans lesquelles, par consequent, nous n’avons
pas penetre, existaient sous le rez-de-chauss6e et coimnuniquaient ii un
chemin de ronde inferieur qui parait s’etendre au moins jusqu’a latour du
Tresau, grande et belle construction elevde äquelque distancc de la porte
Narbonnaise, du cöte du nord. Quelques tuiles colorees que j’ai trouvöes