MONUMENTS H1STORIQUES. /,59
dans les d^combres m’ont fourni les eltiments de la Couverture de ce beau
monument.
Comme presque toutes les tours de la cit4 de Carcassonne, les salles
du premier etage de la porte Narbonnaise etaient chauffees par deux che-
minees garnies de leurs fours a cuire le pain. La garnison, bien pourvue
de vivres emmagasines dans les vastes caves qui existent sous les £tages du
rez-de-chaussde, maitresse des inurailles et des tours, dont les boulevards
et parapets ne communiquent pas directement avec la ville, pouvait en meme
temps se delendre contre les assiegeants et maintenir les habitants, avec
lesquels on pouvait se dispenser d’avoir des rapports journaliers.
Au xv e siede, la Couverture primitive de la porte Narbonnaise fut ino-
diliee; on construisit les deux arcs ogivaux qui separenl la salle sup4rieure
en trois. Ces arcs furent surmontes de ch^neaux qui demontrent qu’alors
cette toiture devait se diviser en trois pavillons distincts. J’ai cru devoir ne
pas tenir compte de ce changement dans la restauration que j’ai donnee
de cet edifice.
II n’est pas possible aujourd’hui de songer a ldtablir cette toiture dans
son premier etat; la depense serait Enorme, et cette restauration n’aurait
qu’un but de curiositö, puisque ce monument ne peut etre utilise. Mais
cependant il serait necessaire de preserver ces constructions, ces murs et
les voutes, des pluies qui hatent singulierement leur ruine. Un pavage en
asphalte, etabli par le genie militaire sur le sol de la grande salle du
deuxieme etage, ne remedie ä rien, car il se gerce de toute part. II fau-
drait couvrir cet editice par un toit plat et de la tuile creuse, et, lc plus
economiquement possible, reprendre quelques soubassements, quelques
voutes et passer des chamages pour evitcr le deversement du grand rnur
ouest qui s’incline sur la ville. La porte Narbonnaise ainsi que les rem-
parts et le chäteau de la eite de Carcassonne etant entre les mains du ge
nie, je n’ai pas du presenter de devis ni de projet en ce sens.
Pendant que je relevais cet Edifice ii Carcassonne, M. le general en
inspection alors, et avec lequel j’eus l’honneur de visiteries constructions,
m’assura que la Guerre abandonnerait volontiers des batiments qui ne
peuvent avoir, pour la defense du territoire, aucune utilit^, si le ministre
de rinlerieur les reclamait comme monuments bistoriques. En attendant
que ce resultat desirable puisse etre obtenu, je n’hesite pas a proposer
a M. le Ministre de l’interieur de vouloir bien me charger de faire un
releve exact et detaille de toutes ces fortifications, qui ont un si baut inte-
ret pour l’etude de l’histoire. Ce sont aujourd’hui des ruines, mais ces
ruines sont intactes, et il est possible de faire sur l’ensemble de cette cn-
ceinte un travail complet et des plus curieux. Peut-etre dans quelques an-