MONUMENTS HISTORIQUES.
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PROCES-VERBAL DE LA CONFERENCE POUR LES TRAVAÜX DE REPARATION ET DE RESTAU
RATION A EXECUTER PENDANT LES ANNEES l854 ET l855 A L’ENCEINTE EXTERIEURS
DE LA CITE DE CARCASSONNE.
«L’an mil huit cent cinquante-trois et le vingt-sept du mois d’octobre,
nous, Serd de Piivieres, capitaine du genie en clief de la place de Carcas-
sonne, delegue par M. le Ministre de la guerre, et M. Viollet-le-Duc, ar-
cliitecte, delegud par M. le Ministre d’Etat, nous sonimes reunis confor-
mement a la depeche de M. le Ministre de la guerre, en date du 17 octobre
courant, afin d’aviser aux meilleurs moyens a employer, au point de vue
defensif et archeologique, pour reparer et restaurer l’enceinte extdrieure
de la citd de Carcassonne.
«Une discussion s’est engag^e sdparement sur la reparation et la restau-
ration des courtines et des tours.
« M. Viollet-le-Duc a exposd ainsi qu’il suit son avis sur le mode de res-
tauration a adopter pour les courtines :
«11 serait a d^sirer que les magonneries des courtines fussent derasdes a
la hauteur de la ligne superieure de l’ancien cr^nelage, et que l’on demolit
les parties d’escarpes elevdes au-dessus ä une ^poque posterieure. Les exi-
gences particulieres du Service du genie militaire ne permettant pas de
rendre completement ä ce crenelage son aspect primitif par l’enl^vement
des mafonneries toucbant les anciennes portes des hourds, on peut tout
au moins, si Ton magonne celles qui restent encore en petit nombre sur
les courtines, laisser en dvidence l’ancien dispositif, en tenant les pare-
ments de la magonnerie de remplissage en retraite sur ceux du mur des
courtines. 11 est surtout d’un grand int(ir4t de conserver soigneusement,
quelque minimes qu’elies puissent £tre, toutes les traces des anciennes
constructions et tout ce qui peut servir ä l’intelligence des anciennes com-
binaisons defensives.
rM. de Rivieres a expose a son tour l’opinion suivante :
RLe de rase ment des courtines au niveau de l’ancien crenelage aurait
pour r^sultat de diminuer la hauteur des escarpes et d’amoindrir, par con-
stiquent, la valeur de l’enceinte extericure; ä ce titre il parait preferable de
laisser les courtines en l’etat oii eiles se trouvent aclucllement; il lui semble
convenable, au cas ou il y aurait lieu de boucher les quelques portes de
hourds qui existent encore sur les courtines, de laisser apparents les an-
ciens appareils. Il s’associe compl^tement a l’opinion emise par M. Viollet-
le-Duc sur la Conservation integrale des traces des anciens dispositifs de
defense.
rPassant ensuite a la pnrtie de la discussion relative aux tours, il ne se