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EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
d’une autre poterne defendue egalement par des mächicoulis et une lierse.
A I’angle nord-est, enbn, un degre montait au rez-de-chauss<ie de la
partie septentrionale du palais, bätie, comme nous l’avons dit, a un ni-
veau plus elevd que le sol de ia cour d’honneur. De ce cot«5, la tour de
Trouillas flanquait le rocher et s’dlevait au-dessus de toutes les autres
tours du palais. C’etait le donjon, dont le plan du rez-de-chaussee ne pre
sente que les soubassements. Un escalier, desservant cette partie des bä-
timents, descendait jusqu’au sol de l’esplanade orientale et donnait entr^e
sur un mur de defense garni de mächicoulis et d’un chemin de ronde.
Tout ce rez-de-chaussee est voute et construit de maniere ä defier le
temps et la main des hommes. Les deux poternes sont perc&s dans des
rentrants, bien masqu^es et defendues; les fronts sont flanques, et les
architectes ont admirablement probte de la disposition naturelle du rocher
pour btablir leurs bätiments. D’un cöte, vers le nord, le rocher des Doms
est ä pic sur le Rhone, et etait de plus defendu par un fort, le fort Saint-
Marlin 1 ; de l’autre, vers le sud, il s’implantait au centre de la ville et la
coupait, pour ainsi dire, en deux parts. Vers l’ouest, les bailles s’^ten-
daient jusqu’au palais episcopal et etaient arretees par le rcmpart de la
ville, qui descendait jusqu’aux bords du Rhone et se reliait au fort Saint-
Martin. Des rampes, m^nagees le long de ce fort, aboutissaient ä la porte
ou chätelet donnant entree sur le pont de Saint-Renezet, qui traversait le
Rhone. Vers Test, l’escarpement est abrupt et domine les rues de la citA
L’assiette de ce palais etait donc merveilleusement choisie pour tenir la
ville sous sa dependance ou protection, pour surveiller les rives du fleuve
precisement au point ou il forme un coude assez brusque, pour etre en
communication avec le mur d’enceinte et pour sortir au besoin de la cit6
sans etre vu.
Que si nous nous transportons maintenant au premier etage des bäti
ments eleves en dernier lieu, du cöt4 du sud, par Urbain V, nous nous
trouvons au niveau du rcz-de-chaussde des constructions sup4rieures as-
sises sur le haut du rocher. Celles-ci sont les plus anciennes; ce fut, en
effet, dans le voisinage de l’^glise cathddrale Notre-Dame-des-Doms que
les pontifes eleverent les premieres constructions de leur palais, entre
autres les tours de Trouillas et de la Cache, et les corps de logis atte-
nants. S’avancant ensuite peu ä peu vers le sud et suivant la pente du
rocher, ils fermerent d’abord une premiere cour entounie d’un large por-
tique avec etage au-dessus, puis la grande cour d’honneur. Un enorme
bätiment, qui renfermait deux chapelles superpos^es, formait l’extremite
Ce fort fut delruit en i65o par l’explosion de ia poudriere qu’ii contenait.