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Volltext: France - Commission supérieure: Rapports - Exposition Universelle de Vienne en 1873, Tome V

lilh EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE. 
A la suite d’un conflit qui s’eleva enlre les gens du pape et ceux du 
duc de Cr^quy, ambassadeur de Louis XIV pres le saint-siege, les satis— 
factions demandees a la cour de Rome paraissant insuflisantes, le roi de 
France fit, en 1662, occuper Avignon; mais cette occupation cessa bien 
tot, et ce ne fut qu’ä la fin du siede suivant que le general Bonaparte, 
par le traitd de Tolentino, reunit defmitivement ä la France le comtat Ve 
naissin. 
Le gigantesque ddifice que nous venons de decrirc n’est pas le seid mo- 
nument qu’Avignon ait conserve du sejour des papes. Lorsquc Clement VI 
eut acquis de Jeanne de Naples la souverainete d’Avignon, son premier 
soin fut de s’y fortifier. Depuis le terrible siege que les Albigeois y avaient 
soutenu, en 1296, contre le roi de France Louis VIII, la ville navait 
plus de remparts. Clement VI entreprit, en 13/19, d’etendre et de com- 
pleter le Systeme de ddfense du palais papal par la construction d’un 
nouveau mur d'enceinte, dont il ne put acbever que la partie comprise 
entre le rocher des Doms et la porte Ferruce, appelee depuis porte du 
Rhone. Ce cöte de la ville etait d’ailleurs le plus exposti. La porte du Rhone 
donnait acces sur le pont de Saint-Benezet, qui etait alors la seulc voie 
permanente de communication qui existat entre le territoire papal d Avi 
gnon et le territoire francais du Languedoc. Le passage de ce beau pont, 
construit a la (in du xif siede par la confrerie des Hospitaliers pontfes 1 , 
dont Benezet parait avoir ete le fondateur, ne fut probablement, pendant 
plus d’un siede, entrave par aucun ouvrage de fortificalion. En eilet, bien 
que la ville eut, dans des temps recules, etendu sa juridiction sur les 
lies du Rhone, et, en face de son territoire, sur tout le lidoral de la rive 
droite du lleuve, les rois de France, qui possedaient alors Avignon indivi- 
sement avec les comtes de Provence, n’avaient apporte aucun obsladc a 
ces empietements; mais, lorsque Philippe le Bel eut cede a la maison de 
Naples les droits de suzerainete qu’il avait sur Avignon, il entendit faire 
respecter dans l’avenir ses limites territoriales. En consequence, ses olli- 
ciers firent jeter, en 1807, les fondations de la tour de Villeneuve, qui 
ferma le pont de Saint-Benezet du cote de la rive droite, et s’opposerent, 
appuyes sur cette defense, aux pretentions de la eite sur les lies. Le pre 
mier acte de Clement VI, quand il eut ä son tour acquis la souverainete 
d’Avignon, fut donc de se premunir contre les dangers qui pouvaient re- 
1 La confrerie religieuse des Freres hospi 
taliers ponlifes (conslructeurs de ponls) prit 
naissance et s’elablit d’abord ä Maupas, au 
diocesede Cavaillon, des l’annee 1164, d’aprbs 
les Recherchcs historiques de l’abbe Gregoire. 
Petit-Benoit, ou sainl Benezet, fut le clief de 
cette Institution, et aurait commence ses tra- 
vaux ä Maupas; ce serait apr&s cette premiiire 
oeuvre qu’il aurait enlrepris la construction du 
pont d’Avignon.
	        
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