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ALGERIE.
l’arbre n’a nullement a soulTrir. 11 semble meine qu’a raison de la leinpe-
rature un peu plus eie ree du climat algerien, comparativement a celui de
l’Australie, YEucalyptus doit eprouver sur le littoral africain un surcroit
d’activite fonctionnelle dans le jeune äge, activite qu’atteste bien la mer-
veilleuse rapidite de son accroissement, et que tout porte a croire plutöt
superieure ä cellc qu’il possede dans son pays natal.
L’introduction de YEucalyptus en Alg^rie date de 1867 ; eile est due ä
M. Ramel, qui en avait rapporte des graines de l’Australie. Des 18G0.
il etait cultive au jardin du Hamma, pres Alger, par M. Hardy, qui en
etait alors le directeur, et bientot apres par M. Cordier, d’El-Alia, qui Tut
suivi dans cette voie par M. Trottier, de Hussein-Dey. Des lors l’impulsion
etait donnee; la Soeiefe generale algerienne, puis le Service des forets,
multiplierent partout les plantalions, soit en massifs, soit par sernis en
place, et maintenant le gommier bleu a compldteincnl conquis ses droits
de naturalisation dans la colonie. Chaque colon lui reserve une place dans
le voisinage des lieux qu’il habite, pour beneficier de l’assainissement ener-
gique qu’il procure par les principes essentiels qu’exhale son feuillage et
qui jouent dans l’atmosphere le röle de desinfectant oxyg^ne.
Cette essence, qu’on retire des feuilles en proportion bien plus forte
que dans la plupart des autres plantes odoriferantes, jouit en ce moment
d’une faveur marquee pour les proprietes stimulantes, antifebriles et anti
putrides qu’on ya decouvertes. Elle trouve ögalement sa place dans l’in-
dustrie pour differentes applications, entre autres coinrne dissolvant de
certaines resines pour la preparation des vernis.
L’^corce du blue-gum renferme a la fois du tannin etle principe aroma-
tique des feuilles; employee a la preparation des cuirs, eile leur transmet
une odeur caracteristique tres-agreable, et leur Conservation ne peut qu’en
etre ainelionie.
Le feuillage vertical des Eucalyptus, qui n’arrete pas la hindere, pennet,
coinrne pourledattier, d’entretenir la Vegetation ä leur pied, a la condition
toutefois qu’il ne s’agisse que de petiles graminees et de legumineuses
fourrageres dont les racines ne s’implantent pas profondement, car ils ne
souffrent pas le voisinage d’autres plantes ligneuses, et cela d’une maniere
absolue. La possdjibte d’obtenir et de garder en toute saison des paturages
a demi-ombre, et dans un nnlieu salubre et tonique pour le betail, a une
tres-grande importance dans un pays oii les fourrages verts sont rares pen-
dant une partie de l’annee.
Enfin, si l’on ajoute que cet arbre, qui donne un bois excellent pour une
ioule d’usages, parait resister aux attaques des sauterelles, et que ses
tleurs, qui, en Algerie, viennent encore a contre-saison, c’est-ä-dire en