478 EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
autre escalier donnait acces dans la salle du premier etage de la tour,
sur laquelle s ouvraient deux portes par lesquelles on passait sur les che-
mins de ronde des courtines. De cette salle, un escalier, pose sur la sadlie
du rnur du rez-de-chaussee, beaucoup plus epais que le mur superieur,
menait a un palier d’ou Ton manoeuvrait la herse. On montait de ce pa-
lier a l’etage supdrieur, au moyen d’un escalier de bois, et Ton entrait sur
le cheinin de ronde du crenelage par une porte menagee dans un tam-
bour de pierre pose a l’angle du crenelage. Du cotd de la ville, un simple
pan de bois perce de baies fermait les etages superieurs de la toui.
La porte Saint-Lazare est remarquable par la simplicite des construc-
tions. Ici, on ne voit pas cette accumulation dobstacles dont la disposition
compliquee devait souvent embarrasser les defenseurs. Les portes d Avi
gnon ne sont pas, il est vrai, tres-fortes; mais elles ont bien le caiacleie
qui convicnt a l’enceinte d’unc grande ville. La porte Saint-Lazare, avec
son boulevard ou barbacane exterieurc, protegeait elficacement un corps
de troupes voulant tenter une sortie ou oblige de battre en retraite. On
pouvait, sur l’esplanade du boulevard, niasser facdcment 5oo liommes,
proteger leur sortie au moyen des flanquements que fournissaient les
tours; et, eussent-ils <$te repousses, ils trouvaient dans cette encemte un
refuge assurd, sans que le desordre dune retraite precipitee put compro-
mettre la ddfense principale, celle de la porte tenant aux courtines. En-
fin, le boulevard fut-il tombe aux mains de l’assiegeant, les ddfenses etant
ouvertes completement du cotd de la ville, les assiegds, au moyen surtout
de l’avant-porte crenelde, pouvaient contramdre lassadlant a se renfer-
mer dans les trois tours rondes et a laisser l’esplanade et les courtines
libres, ce qui facilitait un retour agressif.
Chacune des portes des remparts d’Avignon renfermait un corps de
garde, independamment du logement disposd pour le capitaine ou por
tier, et etail munie d’une cloche qui servait a donner l’alarme en cas d’at-
taque; elles elaient fermees le soir quand on sonnait le couvre-feu. On
n’en ouvrait qu’une ou deux pendant le jour, lorsqu on craignait quelque
surprise, et, si l’on redoutait quelque agression serieuse de la part dun
ennemi voisin, on murait celles qui paraissaient les moins dilliciles a as-
saillir et on faisait bonne garde dans les autres.
Les remparts d’Avignon ne se sont pas conserves jusqu’a nous sans avoir
4t6 l’objet de reparalions et de modifications nombreuses. On recourut a
des impöts speciaux toutes les fois que leur etat necessita des travaux de
quelque importance. La plus considerable de ces reparations, si Ion en
juge par le relcve des taxes que l’on y employa, fut entreprise, en
sous l’administration de Julien de la Rovere, legat et premier arcbeveque