MONUMENTS HISTORIQUES. 479
d’Avignon, celui-la meme qui, sous le nom de Jules II, devait, quelques
annees plus tard, occuper avec tant d’eclat le trone pontifical. Le pape
Gregoire XI avait cru pourvoir a l’entretien des fosses du rempart en y
etablissant des viviers; mais nous trouvons qu’en 1519 ces fosses etaient ä
sec, et que la viile percevait un droit sur les baraques que les marchands
de fruits y avaient construites. En 15 5 7, ils dtaient abandonnes aux com-
pagnies d’arquebusiers et d’archers, qui s’y exercaient au tir de leurs
armes. Une deliberation du 1G mars de cette meme annee assigna un
autre emplacement a ces troupes, et arrenta les fossös pour en employer
le revenu ä la reparation des tours.
Les guerres de religion furent pour les remparts d’Avignon l’occasion
d’une transformation nouvelle; eile eut lieu sous la direclion de Fabrice
Serbelloni, genöralissime des armees pontificales en detja des monts. Plu-
sieurs des ponts-levis, les ravelins, les corps de garde avances, les embra-
sures de canon qu’on remarque sur les tours et sur les portes, datent de
cette epoque. On supprima les mächicoulis dans la röparation de quelques
parties des remparts qui se trouvaient en mauvais etat, et de petites em-
brasures furent pratiquöes dans les creneaux pour le tir de l’arquebuse.
En vertu d’une deliberation du conseil du 3o juin 1670, toutes les tours
qui ne Fötaient pas encore furent voutees. Divers travaux de fortification
furent encore exGcutes dans les premieres annöes du xvn e siede.
Les occupations franjaises de 1662, de 1688 et de 1768 ne cau-
serent aucun dommage aux döfenses de la viile. Les vice-legats, cödant
aux observations des consuls, retirerent les gardes des portes, qui furent
occupöes, sans coup förir, par les troupes royales.
II n’en fut pas de meme pendant la Revolution. En 1791, la garde
nationale de Montpellier, appclöe ä Avignon pour y retablir l’ordre, corn-
menca la demolition des remparts; son prompt depart l’empecba seul d’a-
chever cette ccuvre de vandalisme. Pendant les annGes qui suivirent, les
remparts d’Avignon furent l’objet des mesures les plus opposöes. A la
suite d’une erneute qui chassa les commis des portes et dGvasta l’interieur
des tours, le conseil genGral de la commune, en 1798, decida que tous
les Gdifices attenants aux remparts seraient abattus; mais cette decision
demeura sans effet et fut bientöt infirmöe par une nouvelle deliberation
du 7 nivöse de Fan n, portant que les remparts et les portes de la viile
seraient demolis et les materiaux vendus au profit de la caisse municipale.
Ln arrete du 22 ventöse suivant designa meme deux ofliciers municipaux
charges de suivre cette Operation, qui regut un commencement d’execu-
tion 1 ; eile fut heureusement retardöe par l’intention ou Fon etait de la
1 II est a peu pres certain que i’enlevement des Iierscs des portes date de cette epoque.