482 EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
par tous les artistes. Avant d’etablir la grille, il serait ndcessaire d’obtenir
l’assentimcnt de M. le Ministre de la guerre, car eile necessitera le depla-
cement d’environ dix lits de soldats, etc.
Nim es, 3 octobre i85o.
Je viens de visiter le cbäteau des Papes a Avignon. Les peintures ä
fresque sont exposdes a toules les injures de l’air, couvertes de poussiere
par le mistral et souvent fouettdes par la pluie.
II y a peu d’annees, une allocation avait etd accordde, sur l’avis de la
Commission des monuments historiques, pour faire des rdparations ä la
tour (£ui renferme ces peintures. On espdrait que la ville d’Avignon, avertie
de leur importance par la sollicitude du Gouvernement, prendrait quel
ques mesures pour les conserver. 11 n’en est ricn. Cette annde, le conseil
municipal vous a demande des fonds pour rdtablir les vitres des fenetres
aujourd’bui brisdes. Vous avez rejete cette demande, en temoignant votre
dtonnement qu’une administration municipale qui dispose de fonds con-
siderables pretendit mettre a la cbarge du Gouvernement une depense
d’entretien, minime en soi, et qui doit conserver ä la ville d’Avignon un
chef-d’ceuvre dont eile devrait s’enorgueillir.
De son cötd, le conseil municipal se refuse a vitrer ces fenetres, alle-
guant que le cbäteau des Papes appartient ä l’Etat. En effet, ce batiment
est aujourd’hui converti en caserne; mais M. le Ministre de la guerre a
bien voulu ceder la tour des peintures, et permettre qu on y pratiquat une
entrde particuliere pour y acceder sans passer par la caserne. Les clefs de
la tour sont toujours ä la disposition des administrateurs du musde.
Quoiqu’il en soit, il est ä craindre que ces fresques ne soient ddtruites
avant que l’administration municipale, dejä inutilement mise en demeure,
n’ait vote les fonds necessaires. Il s’agit d’une ddpense de 200 francs
pour des carreaux de vitre et un grillage en fil de fer. Je vous demande
instamment d’accorder cette somme et d’ordonner que les vitres soient
posees avant l’biver. Sans doute, il est fächeux d’accorder ainsi une espece
de prime au mauvais vouloir ou ä l’ignorance des adrainistrations munici-
pales, mais, dans cette circonstance, l’interet de l’art doit passer avant
tout. L’architecte de Vaucluse, M. Geoffroy, s’est assure que le vitrage et
le grillage des fenetres ne depasseront pas 200 francs. Il est indispen
sable d’etablir un grillage, car ces fenetres servent de but a tous les
polissons de la ville.