MONUMENTS HISTORIQUES.
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RAPPORT
DE M. RUPRIGH-ROBERT, ARGHITECTE DU MONUMENT.
i5 mai 1870.
Le chateau d’Oudon, situe au confluent de la petite riviere le Havre et
de la Loire, ä 2 4 kilometres en amont de Nantes, fut reconstruit par Alain
de Malestroit avec la permission de Jean IV, duc de Bretagne, qui la lui
accorda le 2 2 mars 13 9 2.
II se composait d’une premiere enceinte, entouree de fosses combles en
partie, et construite sur un rocher dont les derniers escarpements bai-
gnaient dans la Loire. Une porte, flanquee de deux grosses tours deinan-
telees, donne acces ä un petit plateau 011 existaient primitivement des
batiments aujourd’hui disparus. Ge plateau est separe d’un rocber, isole
par un ravin fait de main d’homme, d’oii l’on a tire un grand nombre des
pierres qui ont servia faire les maconneries, et qu’on franchissait au nioyen
d’unpont en partie fixe et en partie mobile. Sur ce rocber isole, on avait
Meve une seconde enceinte au milieu de laquelle se trouve la tour princi-
pale dont le plan a la forme d’un octogone irregulier; cette tour contient
quatre etages au-dessus d’une cave ou magasin, desservis par deux esca
liers dont Tun, le plus petit, ne prend naissance qu’ä partir du sol du
deuxieme etage.
Les planchers, la couverture et les marches des escaliers n’existent plus.
L’etage le plus important, soit par sa hauteur, soit par sa decoration, est
Fe tage superieur, ou Fon remarque deux ehern inees a tourelles d’une forme
tres-originale. C’estla, certainement, qu’habitait le seigneur.
Les divers etages Maient s4par4s entre eux par des planchers, et, chose
assez rare, la couverture en plate-forme etait supportde aussi par un plan-
cher : aucune voute ni aucun comble ne pourrait, en eflet, s’ajuster sur
les dispositions primitives. Au-dessus de la plate-forme regnent des cre-
neaux et dominent deux lourelles octogones couronnant les escaliers. Le
plus grand de ces escaliers est couvert aussi par une plate-forme, sur
laquelle on accedait par une autre toureile plus petite.
En contre-bas de l’etage inferieur, on a creuse grossi^rement dans le
roclier une espece de Souterrain en forme de couloir, dont on ne peut
guere aujourd’hui reconnaltre la dcstination, et qui a servi de cachot ou
de citerne. Des recherches ulterieures, que les travaux projetes permet-
trontde faire, fixeront certainement sur ce point important; ces recherches
devront amener peut-etre quelque modification au Systeme d’dcoulement
des eaux pluviales indique dans le projet.