&90 EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
II existe dans les etages inferieurs des deux lours de la porte d’entree
des refouillements pratiques egalement dans le roc. Cette annee, en d4-
blayant Tun d’eux, qui prend un peu de jour et d’air par une fente don-
nant sur le foss<5, on a retrouve un banc, une cruche et un gobelet de
terre cuite.
Les materiaux employes au chateau d’Oudon sont de schiste, a l’excep-
tion des pieds-droits des ouvertures et des angles des murs, qui sont en
pierre tendre ou tuffeau. Quelques parties basses de la grande tour octogone
seules sont en granit.
Le chäteau d’Oudon est fort remarquable ä cause de l’originalite de ses
dispositions et de son architecture. C’est une de ces v4ritables sentinelles
qu’on voit planes au bord des fleuves, comprises par nos peres dune
raaniere si parfaite, et dont 1c grand caractere frappe avec raison les
observateurs intelligents. II occupe sur le sol relativement peu de place,
mais il pouvait faciliter aux assieges une assez grande resistance; on remar-
quera que la seconde enceinte, enveloppant la grande tour, 4tait disposee
pour reccvoir, en cas d’attaque, un plancher a nii-bauteui de son mur
exterieur, de Sorte que les soldats agissaient en plus grand nombre et a
deux hauteurs differentes. Les grandes baies qui eclairent les pieces prin-
cipales sont placees de facon que, la premiere porte une fois franchie, les
assiegeants ne pouvaient les apercevoir et ne trouvaient devant eux que de
nombreuses meurtrieres qui devaient amencr promptoment leui defaite.
On remarque sur la fajade regardant la Loire, pres d unc fausse baie
de forme ogivale, les ecussons des familles de Malestroit et de Montmo-
rcncy. Une grande route a etc etablie au pied de cette faijade baignee,
nous l’avons dit, par la Loire. Lancien cliateau ne put resister aux di\cis
sieges qu’il eut a subir, car il fut pris, en 117/1, par Henri II, roi d’An-
gleterre; en 12/11, par Jean sans Terre; en 1 23o, par saint Louis, et en
!341, par Charles de Blois. Il ne put, apres sa reconstruction et malgre
les qualites de son plan, rcsister davantage aux troupes de Frangois I er , qui
l’assiiigerent etle prirent en i520.
Il ne parait pas que, depuis cette epoque, le cbäteau d’Oudon ait ete
liabite, et c’est la une des grandes jouissances du visiteur archeologue, qui
n’aperjoit sur la picrre aucune de ces rayures ou grossieres mscriptions,
resultats du desoeuvrement de leurs auteurs, appartenant a dautres gene-
rations que celles de Jean et Julien de Malestroit, et peut-etre de quatie
de leurs ancetres, pendant unc periode denviron cent quarante ans. Les
aulres mutilations, qu’il est facile de distinguer, appartiennent aux injures
du temps ou ä la brutalite des deinolisseurs. On comprendra linteret que
presente encore, pour celte raison, ce monument liistorique.