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A LG ER IE.
tionnel des cepages [»lautes, un inelange fächeux de plants de Loules pro-
venances, une culture mal reglGe. 11s ignoraient plus completement encore
les procedes de fabrication, c’est-A-dire le pressurage du raisin, la fer-
mentation du jus, le cuvage des parlies vineuses et leur mise en fut dans
des conditions convenables. 11 faut ajouter qu’ils ne possedaient pas tou-
jours le materiel necessaire, et que, faule de caves, ils etaient obliges,le
[)lus souvent, d’etablir leur fermentation au dehors, sous une lemperature
variable de 25 a 3o degrds a i’ombre. II s’ensuivait que, l’operation mar-
cliant Irop vite, toules les qualites du jus n’avaient pas le temps de se de-
velopper, et le vin tournait facilernent ä l’aigre, ou ne se pouvait que dilli-
cilement conserver.
Mais, depuis quelques annees, des progres sensibles se sont acconi-
plis, les plantations ont etd expurgees des cepages de mauvaise nature,
les procedes de culture se sont ameliores; il en a etd de meine du mode
de fabrication et de l’outillage, en sorte que de veritables progres se sont
realises dans ces derniers temps, comme en temoignent les recompenses
accordees aux vins de l’Algerie dans les recentes expositions ou ils ont ete
admis.
Du reste, c’est surtout pour les vlns rouges que se rencontraient les
difficultes de fermentation dont on vient de parier. Quant aux vins blancs,
aux vins secs et de liqueur, qui resultent du jus du raisin accomplissant
son travail de transformation du sucre en alcool dans des tonneaux, ils
s’accommodent beaucoup mieux du climat de la colonie et permettent de
devenir pour l’Algerie un sericux eleinent d’exportation.
Le rcndement de la vignc est tres-variable; en general, il ne parait [»as
inferieur a celui du midi de la France dans les plantations bien etablies.
Les bonncs qualites donnent de 3o a 5o hectolitres par hectare, et on y
voit egalemcnt des produils de 100 hectolitres et plus en [»lants communs.
Le rapport est plus eleve dans le departement de Constantine que dans
celui d’Oran, qui est plus sec et dont les cepages sont plus fins; mais dans
celui-ci les vins de liqueur acquierent peut-etre, ä raison meine de ces
conditions, une qualitii plus tdevde.
La superficie occupee par la vigne en Algerie, qui etait en 1 858 de
4,37/1 hectares, en 186A de 9,715 hectares, en 18Gb de 11,A30 hec-
lares,eten 1867 de 12,267 hectares, atteignait, en 1870, 2Q,o55 hec
tares, et tout porte a croire qu’ellc s’est etendue dans les memes propor-
tions de 1871 a 1873. Sur cette etendue, 3,000 hectares environ appar-
tiennent a des cultivateurs indigenes, et, comme nous l’avons deja dit, la
production se consomme a lelat de raisin Irais ou sec. G est ce qui ex-
phque pourquoi la quantile de vin fabrique n’a alteint que 64,000 hec-