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EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
MOSA1QUES DE PONDOEY, PRES JURANCON
(Basses-Pyrenees).
Une ancienne tradition s’etait perpetu^e qu’ä trois kilometres de Pau,
sur la route de Juranjon, dans un lieu dit Pondoly traverse par le Ndez,
le sol recouvrait les restes d’utie construction antique. Des fragments de
colonnes, de chapiteaux, des morceaux de marbre, des tuiles romaines, que
l’on rencontrait frequemment en fouillant la terre, finirent par eveiller la
curiosite, et l’an x M. Serviez, prefet du departement, fit faire des fouilles
qui mirent aujour des mosaiques. Ces fouilles furent recouvertes presque
aussitöt, et les mosaiques semblaient oubliees, lorsqu’en i85o, alors que
les resultats des travaux archeologiques entrepris dans toute la France
appelaient l’attention sur tout ce qui pouvait intdresser cette science,
de nouvelles fouilles, commencdes, puis continuees avec succes, mirent
a decouvert une surface importante de constructions pavees de mo
saiques.
Ges fouilles furent, en i856, l’objet d’un travail serieux, publie sous
forme de notice par M. Charles Lecoeur, qui en dressa le plan et en fit
une description tres-detaillee.
Je renvoie a cet ouvrage, qui decrit les lieux dans un etat ou ils n’etaient
plus en 1868, lorsque j’entrepris de dessiner les quelques fragments qui
restaient encore.
Cependant je crois utile de dire, avec l’auteur de la notice, que tout
faitsupposer que ces ruines sont des restes de bains : le voisinage de sources
thermales, d’une part, et, d’autre part, l’economie generale du plan, les
plaques de marbre dont les murs etaient vetus, les nombreuses conduites
en plomb et en terre cuite qui traversaient les salles et dont on retrouve
encore les passages dans les murs, des restes de peintures 1 , viennenl ä
a l’appui de cette opinion; le caractere general de 1’ornementation, la
disposition du portique de l’Atrium, prouvent egalement l’origine gallo-
romaine de ces constructions 2 .
Ces ruines sont aujourd’hui dans un etattel, qu’on ne peut plus suivre
la description ddtaillee de ces mosa'iques 3 . Sous l’influence des pluies et
des gelees, le sol s’est effrondrd et crevassd a divers endroits; aussi les
pelits cubes se sont decbausses et detaehes de la forme, et le frottement des
1 Ces restes de peintures n’existent plus au
jourd’hui; on n’en retrouve merae plus au-
cune trace sur les debris des murs.
2 Le peu d’epaisseur des murs, Ao centi-
metres 1 , particulier aux constructions antiques
(Pompei), etc.
1 Elles sont placees sous un liangar ouvert
de tous edles et ainsi exposees a lous lesvents.