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EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
il bande son arc, et porte un cor semblable a celui du personnage de
l’autre cotd Sa tunique est ^galement semblable, mais sa jambe sans pied
est emboltee dans la fourche d’une jambe de bois; derriere lui vient un
inulet a la queue duquel est suspendu un renard.
A ces mosai'ques s’attacbe un veritable intdret historique et archeolo-
gique; le sujet, les personnages permettent de supposer qu’ils representent
une chasse celebre dont la legende est perdue.
Ces reproductions d’evönements contemporains daient dans le gout de
l’^poque : les troubadours les chantaient, les chätelaines les brodaient, et
c’est ainsi que nous sont parvenus nombre de faits historiques.
II ne reste que quelques fragments des bordures qui encadraient ces
mosa'iques; dans Tun on reconnait un imbriquement emprunte ä la tradi-
tion gallo-romaine; dans un autre, un entrelacs et un quadrille; l’inscrip-
tion est en lettres dites antiques.
Tout porte a croire quelle n’est plus ä sa place primitive, ce pavage,
en raison des diverses restaurations executees dans le choeur, ayant subi
de graves avaries et probablement des deplacements partiels.
La construction de cette mosa'ique se rapproche de celle des mosai'ques
gallo-romaines; la forme, dgalement composee de debris de terre cuite,
de gravier et de chaux hydraulique, a une couleur rose et une epaisseur
de io a 12 centimetres; les petits cubes sont un peu plus grands que ceux
de Pondoly et de Bielle, mais n’excedent pas io ä i3 milliemes.
M. Raymond, dans une notice tres-interessante, eite les auteurs 1 qui ont
parl^ de cette mosaique, et il resulte de la comparaison des diverses opi—
nions emiscs que plusieurs ecrivains ne l’ont vue et decrite qu’imparfai-
tement, que d’autres s’en sont rapportes ä des textes incomplets.
Ainsi, certains auteurs n’ont parle que d’une ebasse; d’autres n’ont
parle que des armoiries de l’evßque Guy, dans lesquelles se trouvait un
cerf, et leur ont donne, les uns, en s’appuyant sur un deplacement, une
origine gallo-romaine (avant la construction de l’eglise), et les autres, une
origine romane, c’esl-ä-dire du xn e siede.
Or il est cerlain aujourd’hui que toute l’abside de Lescars dait pavee
de mosaiques, que le centre du clioeur dait occupe par une grande rosace
offrant les memes dispositions que celle de l’eglise de Sordes; des frag
ments en existent encore dans un debarras de la sacristie; de plus quelques
1 P. de Marca, Histoire du Bearn (164 o);
j\Iazure, Histoire du Bearn (i83(j); Lecoeur,
Mnsaique de Jurancon (i854-1861); Cenac-
Monlaut, Voyage archeologique dans Vancien
vicomle de Bcarn (i 856); Juslin Lallier, Bains
des Pyrenees (i858); Cb. de Picamilh, Statis-
tique des Basses-Pyrenees (1858); Hip. Du
rand, Revue archeologique (1860); i’abbe La-
plac.e, Monographie de Notre-Dame de Lescars
(1863); Franc,ois Sainl-Maur, Promenades his
toriques dans le pays de Henry IV (l 864); en-
lin P. Raymond, Revue archeologique (i866).