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EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
Autftnt qu’il me sera possible, je m’efforcerai de reconnaitre leur zele et
leurs bons offices.
On devra toujours rediger un proces-verbai detaille des fouilles, et vous
voudrez bien m’en adresser copie. II est egalement essentiel d’en dresser le
plan, surtout lorsqu’elles doivent etre comblees.
Quant aux objets recueillis, la meilleure destination qu’on puisse leur
dgnner, c’est de les placer dans les colleclions publiques des vilies les plus
voisines.
Si ces vilies n’avaient ni musde ni bibliotheque, si leurs autorite's ne
prenaient aucune inesure pour assurer la Conservation de ces objets, c’est au
chef-lieu du de'partement qu’il conviendrait alors de les de'poser. Ils seront
toujours bien places la oü ils pourront facilement etre consulte's par les savants
et les artistes.
Jusqu’a present l’administralion centrale a reclame les fragments antiques
decouverts dans les fouilles dont eile a fait les frais. Je de'sire qu’a i’avenir ils
restent dans les de'parlements d’oü ils proviennent, pour y former comme des
arcbives de l’histoire locale et pour y rcpandre le goüt des arts. Si cependant
quelques objets d’une importance extraordinaire etaient decouverts dans ces
explorations, par-pneexceplion dont les arts n’auraient qu’a s’applaudir, je recla-
merais leur depöt dans les grandes collections de la capitale; car c’est la seule-
ment qu’ils peuvent etre d’une veritable utilite. De tolles raretes interessent
touslessavants et ne peuvent etre inieux placees que dans les muse'es de Paris,
qui sont de grands centres d’e'tude. Dans un tel cas, qui d’ailleurs ne doit pas
se presenter frequemment, j’aurai toujours soin de donner ii la ville, dans le
territoire de laquelle la de'couverte aura die faite, un moulage de l’objet envoye
a Paris.
Le depöt dans les musees ou les bibliotheques des departements doit encore
souffrir une exception : lorsque les fragments antiques ontfait partie d’un grand
monument encore debout, ii est essentiel qu’ils n’en soient jamais separes. Trop
souvent les particuliers ou les administrateurs des collections publiques ache-
tent des inscriplions, des bas-rcliefs ou des debris d’architecture enleves a de
grands edifices antiques. Non-seulement leur eloignement rend une restaura-
tion impossible; mais encore l’origine de ces fragments ainsi divises s’oublie
vite, et ils sont a peu pres pcrdus pour les savants. Plusieurs grands monu-
ments antiques ont ete ainsi cruellement mutiles, sans que la sience ait en
rien profite de leurs depouilles. Je vous envite, Monsieur le Prdfet, a vous
opposer a toute transaction qui tendrait a disperser ainsi les parties d’un meine
ensemble, et les communes qui s’y preteraient seraient de cemoment dechues
de tout droit a des subventions nouvelles.
Les collections d’antiques deja formöes, ou qui viendraient a s’etablir, ne
peuvent etre vraiment utiles qu’autant qu’elles seront tenues dans un ordre
convenable. II importe que lous les objets qu’elles renferment soient döcrits
dans un catalogue. Vous donnerez des ordres pour que l’on y tienne note de
l’origine de chaque objet, ainsi que de l’epoque et des circonstances particu-