MONUMENTS HISTORJQUES. —ANNEXES.
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ies projets qu’il a rediges. Quelquefois, en raison de Timportance et des diffi-
cultes d’une restauration, je serai oblige d’en cliarger un architecte etranger a
votre de'partement; je ne le fei’ai qu’en cas de necessite, lorsque, par leur
nature, les travaux exigeront une experience consommee etdes etudes speciales.
Vous voudrez bien me prevenir vous-möme toutes les fois que vous jugerez
necessaire le concours d’un architecte etranger a votre departement.
Vous n’ignorez pas, Monsieur le Prefet, que les secours dont je dispose ne
peuvent etre aceordes qu’ii des e'difices qui olTrent un interet reel sous le rap-
port de Part, et s’appliquer qu’a des travaux de Conservation ou de reparation.
Bien qu’un tres-grand nombre d’edifices religieux soient classes parmi les
monuments historiques, je n’ai pas besohl de vous faire remarquer que c’est
uiiiquement en raison de leur architecture ou des Souvenirs qu’ils rappellent
qu’ils ont droit aux secours de mon departement. Quant aux travaux d’agran-
dissement ou d’approprialion, utiles dans tout autre interet que celui de Part,
vous ne devez pas ne'gliger de m’en entretenir, lorsqu’ils altereraient d’une
maniere facheuse la disposition primitive ou le caractere monumental d’un
e'difice.
En recevant Pavis d’une allocation de mon ministere, vous serez toujours
inforind de Pemploi precis quelle doit recevoir, et, si cette destination etait
changee, la ddpense demeurerait a la charge des autorites qui auraient favo-
rise ou tol^rd cet abus. Je vous engage a recommander ce point a la serieuse
attention des MM. les maires.
Lorsque des conseils municipaux auronta s’occuper de projets d’alignement,
vous devez leur commander de subordonner ces projets aux monuments exis-
tant dans les communes; vous pourrez egalement les exhorter a profiter de
cette occasion pour debarrasser les edifices remarquables des constructions
modernes qui, trop souvent, en obstruent les abords et en compromettent la
Conservation.
Souvent les autorites locales paraissent croire que les edifices inscrits dans
le catalogue publie par la Commission des monuments historiques doivent
etre enlretenus par le ministre de finterieur; vous devez, s’il y a lieu, rectifier
cette opinion erronee, et rappeier que c’est aux communes et aux departements
qu’il appartient surtout de veiller a la conservalion des e'difices remarquables
qu’ils possedent. Le Gouvernement ne peut que leur venir en aide dans les
sacrilices qu’ils s’empresseraient de faire a cet elfet, mais il ne peut ni ne doit
prendre a sa charge aucune de'pense d’entretien ä proprement parier. Le clas-
sement sur la liste de la Commission constate seulement qu’un edilice est in
teressant par son architecture; il est signale a Pattention des conseils commu-
naux et departementaux; mais, en le designant comme un monument, le
ministre de Pinte'rieur ne s’engage nullement a donner des fonds pour le res-
taurer, oblige par la faiblesse des ressources dont il dispose a faire un clioix
tres-restreint parmi le grand nombre de monuments classes. Je conside'rerai
toujours comme un titre a ma sollicitude les sacrifices qui auraient (itd con-
sentis par les communes ou par les departements. A cet elfet, je vous prie de