MAK

Volltext: France - Commission supérieure: Rapports - Exposition Universelle de Vienne en 1873, Tome V

MONUMENTS IJ1STOIUQUES. — ANNEXES. 
551 
croisade, vint se naturaliser avec plus au moins de bonheur dans tout l’Occi- 
dent. Les Grecs, a leurs plus helles epoques, n’ont rien sculpte assurement 
d’un gout plus fin, plus spirituel, plus capricieux et a la fois plus regulier que 
ces deux arcades. La petite e'glise Saint-Pierre, situee vis-a-vis, quoique moins 
fiuement sculptee, est encore un exemple agreable de cette architecture du 
xii° siede : il n’en reste debout que le portail et une petite partie de la nef. 
Ajoutez a ces deux fragments la cbapelle de Saint-Pierre-a-l’Assaut, egalement 
ä Soissons, puis a Laon une assez grande partie de l’e'glise Saint-Martin 1 , le 
pelit portail de l’eglise Saint-Maurice a Reims 2 , celui de Teglise de Coucy-le- 
moyen äge, comme l’architectureä plein cinlre 
assiste a son somraeil. Son principe est dans 
l’dmancipation, dans la liberte, dans l’esprit 
d’association et de communes, dans des Senti 
ments tout indigdnes et tout nationaux; eile 
est bourgeoise, et de plus eile est fran$aise, an- 
glaise, teutonique, etc. L’autre, au contraire, 
est exotique et sacerdotale, eile nait du dogme 
et nou du sol, de la foi et non des mceurs; eile 
regne par droit de conquete ecclesiastique; 
eile n’a d’autre principe, d’autres racines que 
l’eglise et les canons. Aussi les architectes, qui 
sont-ils? Ici des moines, rien que des moines 
ou des gens d’eglise; lä des lalques, desfrancs- 
inafons. Je sens tout ce qu’il y a de vague et 
d’incomplet dans de telles explications. 11 me 
faudra de longs developpeuients, aussi bien 
pour tracer l’histoire du style a ogive quepour 
suivre les migrations du plein cintre oriental. 
.Mais, je lerepete, c’est sur notre sol meme 
qu’il faut cherclier les causes sociales et pliy- 
siques qui ont donne naissance ä ce grand 
et beau systdme de l’ogive. Ce n’est pas que 
plusieurs elements de ce Systeme, et peut-etre 
l’ogive elle-meme, ne soient des exportations 
d’Orient; mais il n’en faut rien conclure pour 
la veritable origine du Systeme, car autre chose 
est un Systeme, autre chose les materiaux sou- 
vent epars et incoherents dont il est construit. 
1 Sauf le portail et la premidre fenelre de 
lanefaltenante au portail, l’eglise Saiiit-Marlin 
est, ä l’exterieur, complelement ä plein cintre. 
Les fenetres ont cela de particulier, qu’eiles 
sont extremement allongees; eiles ont au inoius 
trois fois et demie plus de bauteur que de lar- 
geur. Tout le long de la nef, il rdgne sous le 
loit une comiche fort remarquable par la sim- 
plicile, par la nettete et le nerf de son execu- 
tion : eile se compose, en partant du haut, de 
deux filets creux tres-minces surmontant un 
cordon ä damiers creux et pleins, lequel court 
eulre deux filets saillants; puis vienl une plate- 
bande unie, qui sert de repos, puis un filel 
creux tres-mince, puis enfin des modillons 
dont la grosseur est d’environ moitie du reste 
de la cormche. Ces modillons sont tous varies 
etrepresentent des llours, des nceuds, des ro- 
saces et quelques tdtes d’animaux, mais en 
petit nombre; ils sont sculples avec une fermete 
et une precision singulieres. 
Quant aux fendtres, olles sonl tout simple- 
ment entourees d’un tore ou boudin de moyenne 
grosseur, surmontd de deux filets creux. Ce 
cordon est continu d’une fenelre ä Tautre. 
Le transept sud porte des traces du style de 
transition : c’est un melange de pleins cinlres 
et d’ogives presque insensible. On y voit aussi 
une rosace ä jour, composee de petits arcs 
plein cintre rayonnant vers le centre. 
Enßn Tabside se termine carrement et par 
un fronton, on y trouve la meme corniche et 
les niemes fenetres que sur les murs de la nef. 
On l’a percee et i’on y a pratique une grande 
fenetre ogive dans des lemps plus modernes. 
L’interieur est d’une extreme simpiicite; il 
n’y a ni galerie ni colonneltes. Lesarcades qui 
separent la nef des collateraux sont ä ogive, et 
les fenetres superieures ä plein cintre (ce sont 
celles qu’on aperf.oit exlerieurement). Une 
grande colonne engagee, tout unie et sans an- 
neaux, flanquee de deux petites colonnes an- 
nelees, file le long des piliers carres jusqu’aux 
combles. Celle disposilion est simple et belle. 
Malheureusement l’eglise est entierement reve- 
tue d’un epais badigeon blanc et jaune, qui 
alourdit et altere toules les proportions. 
2 II y a, dans cette petite dglise, des parties 
d’une conslruction fort grossiere et probable- 
mentbeaucoup plus ancienne que le portail; 
ce sont les deux arcades de la nef les plus pro- 
clies du chceur. En examinant les murs exte- 
rieurs qui correspondent ä des arcades, on 
reconnail un clioix et un arrangement de ma- 
teriaux tont autre et benucoup plus incorrect
	        
Waiting...

Nutzerhinweis

Sehr geehrte Benutzerin, sehr geehrter Benutzer,

aufgrund der aktuellen Entwicklungen in der Webtechnologie, die im Goobi viewer verwendet wird, unterstützt die Software den von Ihnen verwendeten Browser nicht mehr.

Bitte benutzen Sie einen der folgenden Browser, um diese Seite korrekt darstellen zu können.

Vielen Dank für Ihr Verständnis.