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Volltext: France - Commission supérieure: Rapports - Exposition Universelle de Vienne en 1873, Tome V

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MONUMENTS HISTORIQUES. — ANNEXES. 
Ge que je vous propose, Monsieur le Ministre, ne sera ni bien difficile ni 
bien corlteux : il suffira d’envoyer ä Reims deux ouvriers mouleurs, intelli- 
gents et actifs; en quelques semaines, ils auront pris des creux des morceaux 
les plus remarquables. Les exemplaires qu’on en tirera seront deposds au mu- 
se'e, et, si vous l’autorisez, a l’Ecole des beaux-arts et dans les dcoles de dessin 
des departements, dont vous m’avez fait l’honneur de me confier l’inspection. 
Gette innovation aurait, je crois, les meilleurs effets; car l’ignorance de ce 
style national et Tetude exclusive de l’antique, quelque beau, quelque pur 
qu’il soit, sont assurement cause en partie de ce caractere abstrait et monotone 
qui, parmi nous, a de'pare souvent les produclions de la statuaire. 
C’est un vrai Service a rendre a l’art que de tirer de l’oubli ces morceaux 
de sculpture, qui, une fois l’echafaudage enleve, ne pourront plus etre dtudids 
de longtemps. Je ne sais meine par quel miracle ils ont dte conserves, car 
cette facade a subi, il y a six ans, une mutilation plus barbare que toutes 
celles que le protestantisme ou Tirre'ligion lui avaient deja fait souffrir. MM. les 
architectes et decorateurs chargds de faire les apprets du sacre de Charles X 
firent suspendre aux deux tours des cordes a nceuds, et cinq ou six maijons, 
attache's ä ces cordes, furent charges d’abattre ä grands coups de masse loutes 
les tdtes de saints qu’ils pourraient atteindre. On craignait que, le canon et les 
cris de fete ebranlant i’atmosphere, ces tetes ne vinssent a tomber sur celie 
du monarque au moment oü il entrerait dans Te'glise. Gräce ä ce raffinement 
de precautions, deux Cents tetes environ vinrent se briser sur le pavd. Les 
habitants ramasserent celles qui n’e'taient pas trop de'figurdes. M. le sous- 
prefet de Reims m’a promis de faire quelques demarches pour en obtenir la 
restitution. 
Inddpendamment des statues de Reims, j’ai encore trouvd plusieurs frag- 
ments de sculpture d’un vdritable interdt. Je citerai notamment des dalles de 
pierre de differentes grandeurs, qu’on rencontre sous ses pieds dans l’eglise 
cathedrale de Saint-Omer, pele-mele avec les paves. On y voit representes des 
chimeres, des sirenes, des oiseaux fabuleux, des arabesques de toute Sorte et 
varies ä l’infini; des elepliants armes en guerre, la tour sur le dos et les ar- 
chers dans la tour; des fragments de zodiaque; puis des sujets bibliques, Dieu 
creant le monde, le soleil dans une main et la lune dans l’autre; enfin des 
cbevaliers, la lance au poing, montes sur leurs coursiers; des pelerins pieds 
nus, etc. Rien ne peut donner une plus fidele image de ce melange, de cette 
bigarrurede traditions, d’usages, de costumesmi-partie orientaux eteurope'ens 
qui s’emparerent de fOccident vers l’epoque des croisades. Ces sculptures sont 
de la tin du xn e siede; les lettres dont se composent quelques fragments d’ins- 
criptions ont une forme qui ne laisse pas de doute ä cet egard. On vous dit 
pourtant dans le pays qu’elles ont appartenu a un ternple paien, et qu’elles 
proviennent de Terouane, ancienne ville du voisinage, entierement rasde par 
Charles-Quint. De ces deux traditions, laseconde n’a rien d’impossible; mais, 
pour la premiere, eile est lout ä fait ridicule. Il suffit, je crois, de lire autour 
de quelques-unes de ces pierres cette inscription : Dedit istumlapidem ad hono-
	        
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