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Volltext: France - Commission supérieure: Rapports - Exposition Universelle de Vienne en 1873, Tome V

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MONUMENTS HISTORIQUES. — ANNEXES. 
lui gardant rancune, refuserent de le recevoir, et le tombeau qu’on voii'au- 
jourd’hui fut construit liors de i’e'glise, devant le portaii. Mais les Enguerrand 
sefächerent, et il y eut quereile acharnee entre ie chäteau et i’abbaye. Cepen- 
dant le tombeau restait toujours en plein air, et ce ne fut qu’apres cent ans 
de proces et de perse'cutions que les religieux se rdsignerent a ce'der. Mais ia 
ruse vint au secours de leur amour-propre. Que flrent-ils? Iis jeterent bas la 
facade de leur eglise et la reconstruisirent deux toises plus loin; de cette fatjon 
le tombeau ne fut plus a laporte, etles Enguerrand n’eurentrien a dire; mais 
les moines ne consacrerent pas le nouveau portaii, de teile Sorte que leur en- 
nemi n’en resta pas moins prive de la terre sainte. 
Cette anecdote est confirme'e par l’architecture de f eglise. La facade en ques- 
tion porte les caracteres du commencement du xiv° siede, tandis que tout le 
reste de l’edifice est du xn° siede. Peut-etre aussi est ce au desir de rappeier 
en partie ie portaii qu’on detruisait pour un si etrange motif, qu’il faut attri- 
buer ces deux petits minarets octogones qui ilanquent le portaii actuel. Hs sont 
bien evidemment du xiv e siede; et pourtant, dans les monuments exdcutes et 
congus a cette epoque, on ne trouve guere de tourelles de cette forme. Au 
contraire, fanden portaii ne pouvait manquer d’avoir ses deux minarets; c’est 
donc en son bonneur pour ainsi dire qu’on en a donne au nouveau. Mais, 
tout en imitant, l’arcliilecte du xiv e siede est reste' fidele, en grande parlie, a 
ses propres babitudes. L’idee d’imiter ä la lettre, de copier avec erudition.de 
faii’e un trompe-l’oeil historique, est une idee toute moderne, et qui ne serait 
jamais entree dans les tetes du moyen äge. 
Pour achever ce qui concerne la sculpture, je ne dirai qu’un mot des sta- 
tues qui decorent le portaii de cette dglise Saint-Martin, et ce ne sera pas pour 
en faire Möge. Des draperies inde'cises et dejä un peu tourmente'es, un tra- 
vail mou, des contours incorrects, voilä ce qui commence a de'parer nos statues 
du xiv° siede; au xv"siede c’est encore pis; on tombe dans la mignardise et le 
conlourne, non sans exceptions toutefois; car en lout temps il est des artistes 
qui ont le Sentiment du beau et de la nature, et qui, en de'pit des defauts de 
leur siede, et tout en s’y laissant aller, savent empreindre leurs ceuvres d’ex- 
pression et d’originalitd. 
Si le XVI* siede n’a laisse dans ces contrdes presque aucun monument d’ar- 
chitecture, on ne doit pas s’attendre que j’y aie trouve' beaucoup de traces de 
son ecole de sculpture, si ele'gante et si gracieuse. Cependant je puis citer, a 
Soissons, dans les pendentifs des arcades attenantes au cloitre de Saint-Jean- 
des-Vignes, de charmants medaillons renfermant des Ogures de femmes et de 
divinites; je n’oublierai pas non plus une belle statue de Gabrielle d’Estre'es, 
en marbre blanc, qu’on voit a Laon dans la bibliolheque. Gabrielle est repre- 
sentee quelque temps avant sa mort; son visage est souffranl, mais encore 
d une grande beaute'; ses vetements et tous les accessoires sont traitdsavec une 
delicatesse extreme. 
Mais, pour e'tudier la sculpture au moyen age, ce n’est pas assez de cou- 
naitre ce qu’il nous a laisse' de slatues et de bas-reliefs; il est une aulre sorle
	        
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