564 EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
Avant de terminer ce qui a rapport ä La peinture du nioyen äge, je devrais
peut-etre faire mention de Part qui s’associait alors a eile et lui servait de
eomplement, c’est-a-dire de la peinture sur verre. Mais on connait trop bien
la beaute, ia richesse, Monnanle Conservation des vitraux de Reims, pour que
j’en parle ici; or, ä Texception des vitraux de Reims, je u’ai rien vu en ce genre
qui füt d’un grand prix pour Thistoire de Part. Toutefois, je dois citer, dans la
cathedrale de Soissons, la brillante rosace du trausept nord et neuf grandes
fenetres ogives qui eclairent les chapelles placees au fond de Te'glise derriere
le chceur. Ces vitraux peuvent soulenir la comparaison avec ceux de Reims; il
y en a meine trois (ceux du nord) qui sonl exactement du meine style. Ils
sont certainement contemporains de Teglise, c’est-a-dire du xm c siede. Les
autres, qui appartiennent peut-etre aussi a la meine e'poquo, out pourtant uu
caractere un peu plus mignard : ce sont de petits sujets, de petites figures;
mais la qualite des couleurs est aussi belle et aussi e'clatante. Enfin je ne dois
pas oublier non plus deux fenetres de la cathedrale de Noyon, ou plutöt d’une
solle basse voisine de cette cathedrale. Ces vitraux sonl moins beaux que ceux
de Soissons, mais cependant remarquables; je les crois du xiv" siede. Quant
a des verres peints au xvn° siede et d'une qualite inferieure, j’en ai trouve un
assez bon nombre; mais il ne vaut pas la peine d’en parier.
II
Apres ce long pre'ambule, j’aborde enfin la partie pratique de ce rapport,
si je puis parier ainsi, c’est-a-dire ce qui regarde la Conservation des monu-
ments. Je vais passer en revue ceux que j’ai trouvds menaces soit de tomber
en ruine, soil d’etre demolis, et qui, n’etant d’ailleurs depourvus ni dinieret
historique ni d’une certaine beaute', doivent appeler la sollicitude de i’admi-
nistration.
A Senlis, la lieche de la cathedrale causait, il y a deux ans, d’assez graves
inquietudes; il avait fallu, par prudence, interdire la circulation des voitures
ä l’entour de l’eglise, et l’alarme elait teile que, dans le conseil municipal,
on parlait deja de demolition. C’eut cte grand dommage, car cette lieche toul
en pierre est non-seulement tres-belle, mais a peu pres unique en son genre,
dans tout le pays que je viens de visiter. Elle rappelle un des clochers de Saint-
Denis, et plus encore certaines Reelles de Normandie, entre autres celle qui
s’elkve au sud de la fajade de l’abbaye des Hommes a Caen.
Heureusement, la fabrique eut recours a Tevikpie de Reauvais, et l’eveque au
conseil ge'neral.Des fonds furent vote's, et le clocher repare avec assez de soin
et d’intelligence. Je crois cette restauration durable, surtout si on l’acheve; il
faudrait d’assez faibles sommes pour la terminer. Je tacherai d’obtenir deM.le
prefet de l’Oise qu’il interesse MM. les membres du conseil ge'ndral ä la Con
servation de ce monument, Tun des plusprecieux du departement L
1 On doit remarquer particulierement dans tour de l’abside; leurs tenetros sont sculptees
cette eglise les petites chapelles gronpees au- ä i’exterieur avec une finesse rare, et les petits