MONUMENTS HISTORIQUES. — ANNEXES. 583
i’importance, en prenant en consideration : le me'rile sous le rapport de l’art,
1a Situation materielle, les ressources des localitds. Elle a voulu surtout,
avant de vous designer un monument, connaitre exactement la depense que
doit entrainer sa restauration; eile s’est rendu comple du temps que ce tra-
vail exigerait; eile a etudie les projets soumis par les architectes, et a discute
leur convenance et leur efficacite. Pour assurer la Conservation des monu-
menls qu’elle a places en premiere ligne, la Commission savait que le Gou
vernement etait pret ä consentir des sacrifices conside'rables; mais eile a voulu,
du moins, que l’etendue de ces sacrifices fut connue d’avance, et qu’ils
fussent justifids par des besoins re'els et par une importance incontestable
sous le rapport de l’art.
L’approbation que vous avez bien voulu donner a ses choix a ete pour eile
une recompense tlalteuse de ses soins et de son impartialite'.
Malgre ses avantages reconnus, le Systeme des grands travaux ne pouvait
etre adopte exclusivement et dans toute sa rigueur. II falla.it garder une re-
serve pour des besoins imprevus; il fallait encourager les efforts des localite's
qui n’ont que des ressources insuffisantes; il fallait enfin pourvoir a beaucoup
de reparations provisoires, en attendanl que Ton put entreprendre des restau-
rations definitives. On a donc continue a repartir enlre un assez grand nombre
de monuments les allocalions que le credit disponible permettait d’accorder.
Dans les propositions qu’elle vous a adresse'es a cet egard, la Commission a du
bien souvent de'plorer l’insuffisance des subventions; mais eile se Hatte du
moins que ces marques d’interet, ä de'faut de secours plus efficaces, stimule-
ront heureusement le zele des departements et des communes.
Le tableau de repartition que la Commission a l’honneur de vous presenter
n’est que le sommaire des rapports parliculiers dont chaque proposition a e'td
Tob je t.
Cependant, en vous olfrant ici le compte rendu de ses derniers travaux,
eile eprouve le besoin d’appeler votre attention sur les affaires qui lui ont
paru les plus importantes.
La restauration de Te'glise de la Madeleine a Vdzelay (Yonne), longtemps
ajourne'e faule de fonds, a etd entreprise et conduite avec aclivite, grace aux
secours conside'rables que vous avez bien voulu accorder a cet effet. M. Yiollet-
le-Duc, charge de ce grand travail, s’en est acquittd avec zele et avec taleut.
Ce n’est qu’apres de longues etudes sur la Situation de rette immense basi-
lique, apres avoir reconnu la dilliculte et aussi la possibilile de sa restaura
tion, que la Commission vous a propose de Tentreprendrc. Tel etait l’e'tat de
cet edifice, abandonne depuis la Revolution, qu’aux yeux de beaucoup de
gens sa dcstruction paraissait inevitable. On pouvait meme craindre que les
prernieres tentalives pour le reparer n’en acce'ie'rassent la ruine. M. Viollet-le-
Duc a triomphe beureusement de toutes les difficultds; aujourd’bui, la conso-
lidation des voules et des murs lateraux est accomplie. Les operations qui of-
fraient un danger reel ont fite terminees sans accident; on peut dire que la
Madeleine est sauve'e. Sans doule, de grands travaux seront encore ne'cessaires,