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Volltext: France - Commission supérieure: Rapports - Exposition Universelle de Vienne en 1873, Tome V

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MONEMENTS H1ST0RIQUES. — ANNEXES. 
moins puissante que si eile partait (Tun centre unique. Plusieurs fois la Com 
mission a du vous exprimer le regret quelle eprouve a voir nos monuments 
divises par cate'gories imaginaires, et les secours que les Chambres leur altri- 
buent proportionne's moins a leur importance materielle qu’a leur subdivision 
administrative. Sur ce point, eile se bornera a vous renouveler ses voeux et ä 
vous rappeier les inconve'nienls de l’elat de cboses actuel. 
Les arts du moyen äge ont e'te longtemps Tobjet d’un rnepris sous lequel se 
cachait 1 ignorance. Aujourd’hui, le prejuge qui ne connaissait d’autre beau 
que dans Timitation de cliefs-d’oeuvre imparfaitement etudies a perdu son 
pouvoir; nos ecoles sont devenues moins exclusives : on pourrait meme leur 
reprocher 1 absence de Systeme et de theories arrete'es en maliere d’arts. Cet 
etat d’incertitude, s’il ne promet point de cliefs-d’oeuvre nouveaux, a du moins 
cet avantage qu’il eflace bien des prejuges et qu’il rend plus faciles et plus 
exactes les restaurations de tous les ages et de tous les styles. A aucune autre 
epoque, peut-etre, on n’aurait pu trouver des architectes assez instruits des 
procedes de l’art ancicn pour los reproduire religieusement, assez modestes 
pour mettre toute leur gloire a faire revivre les ouvrages de leurs devanciers. 
Malheureusement, ii cdte' de cette tendance aux recherchcs archeologiques 
que Ion remarque aujourd’hui parmi nos artistes les plus distingue's, les reac- 
tions de la mode, qui n’a pas besohl des convictions de fe'tude, egarent bien 
des esprits superficiels et peuvent fausser le gout public. Tels qui admirent 
aujourdhui 1 art du moyen äge n’ont fail que lui transporler l’engouement 
irre'flechi qu’ils avaient peu auparavant pour l’art antique. L’un et l’autre, 
cependant, leur demeureut inconnus; incapables de sentir le beau ou il se 
trouve ve'ritablement, ils ne font point de distinction entre les productions 
grolesques d un ignorant imagier du xv c siede et les statues d une Sabine de 
Steinbach. 11s deploreront du meine ton la ruine de quelque masure gothique 
et celle de la plus belle catbedrale. Ce ne sont point des monuments qu’ils 
aiment, c’est une epoque, et tout ce qui n’appartient pas a cette epoque, ils 
voudraient l’aneantir, fanatiques aussi aveugles que les Vandales du dernier 
siede qu’ils poursuivent sans cesse de leurs declamations. 
La Commission, Monsieur le Minisire, croit remplir vos intentions en com- 
battant de tout son pouvoir ces fädieuses tendances. Elle sait que les secours 
du Gouvernement ne doivent pas elre employes a glorilier teile ou teile epoque 
aux depens de teile ou teile autre: eile cherche le beau dans tous les styles; 
tout ce qui pre'sente un interet historique serieux a des droits a son interet, 
et son e'tude constante est de ne re'clamer volre protection que pour des mo 
numents qui en soient vraiment dignes. Les instructions qu’elle donne aux 
architectes charges par vous de restaurations importantes leur recommandent 
expressement de s’abstenir de toute innovalion et d’imiter avec une fidelile 
scrupuleuse les formes dont les modeles se sont conserve's. La oü il ne reste 
aucun Souvenir du passe, l’artiste doit redoubler de recherdies et d’etudes, 
consulter les monuments du meine temps, du meine style, du meine pays, 
et en reproduire les lypes dans les meines circonstances et les meines proporlions
	        
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