596 EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
tauratlons demeurerait incomplete, si le projet ne recevait pas une extension
indispensable. Les reparations qui s’executenl au chateau de Blois, et dont
vous aviez apprecie vous-meme l’excellente direction, devront-elles se bornei a
la partie de l’edifice conslruite sous Francois I er ? Ne comprendront-elles pas et
la vaste solle des Etats et le corps de baliment eleve par Louis XII ? En vous
rappelant un vceu deja expriuie dansles deux Chambres, la Commission se plait
a esperer que les mutilations qua subies ce noble palais cesseront bienlot
d’affliger les regards.
Lorsque vous avcz demande un credit special pour le chateau de Blois, les
Arenes d’Arles et l’eglise Saint-Ouen, vous annonciez, Monsieur le Ministre,
qu’il faudrait encore avoir recours, et plus d’une fois, a des allocations extra-
ordinaires, comme au seul moyen de conserver des monuments dun interel
non moins incontestable, et dont la restauration depasserait de beaucoup les
ressources ordinaires dont vous pouvez disposcr. Vous avez autorise la Com
mission a faire preparer des projets et des devis pour la consolidation de ceux
de cos edifices qui inspirent les plus serieuses inquietudes. Aujourd’hui ces
projets sont termines. Hs ont ete examines avec la plus scrupuleuse attention,
reduits meine aux travaux urgents et indispensables. Les noms des monuments
pour lesquels des secours extraordinaires sont reclame's vous prouveront que
la Commission s’est montre'e severe dans son cboix. II s’est porte sur des edi
fices qui sont, pour ainsi dire, des types, et qu’on ne pourrait abandonner a la
destruction saus encourir les reproches de la posterite. II suflit de nommer les
eglises Sainle-Croix, a la Charite; Saint-Philibert, a Tournus; Saint-Nazaire,
a Carcassonne; le temple d’Auguste et de Livie, et l’eglise Saint-Maurice, a
Vienne.
Paris, si riebe autrefois en monuments de l’architecture civile du moyen age,
est menace de perdre un des derniers souvenirs d’une epoque si interessante.
On annonce la destruction proebaine de 1 h6lei Carnavalet; la Commission
espere que les magistrats eclaire's qui president al’administration de la capilale
feront leurs efforts pour la pre'venir. Sans avoir recours a des acquisitions cou-
teuses, il serait possible, peut-etre, d’arriver au meine but par des echanges
d’immeubjes entrela villeetles particuliers, proprieTaires de batiments classes
au nombredqs monuments historiques. II est inutile de vous faire remarquer,
Monsieur le Ministre, tout l’avantage qu’il y aurait a placer des etablissements
publics dans des edifices qui, soit par leur arcbilecture, soit par les souvenirs
qui s’y rattachent, excitent depuis longtemps le respect et l’admiration.
L’hotel de Cluny, devenu aujourd’hui un muse'e national, dont les develop-
pements rapides n’ont pas cesse d’attirer l’interet du public, exige encore des
reparations considerables. Tout Paris a vu fexcellent effet des premiers travaux
que vous avez fait executer. Debarrassd des construclions modernes qui le depa-
raient, l’hötel de Cluny semble avoir pris aujourd’hui une importance toute
nouvelle. II a dound, pour ainsi dire, un autre aspect au quartier au milieu
duquel il s’eleve. Encore quelques travaux et ce beau palais aura repris son an-
tique apparence.