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MONUMENTS HISTORIQUES. — ANNEXES.
fussent places dans les attributions du ministere de l’interieur, comme monu-
ments liistoriques. Assure'ment personne ne contestera ce titre au palais des
Tuileries, au chäteau de Fontainebleau, a ces re'sidences ou se rattachent les
Souvenirs de Henri IV, de Louis XIV, de l’empereur Napoleon. Cette proposi-
tion fut cependant rejetee, ainsi qu’une autre presente'e a la meine epoque et
tendant a ce que les manufaclures royales fussent reunies a Tadrninistration des
beaux-arts. En faisant ces re'clamations, la Commission a cru remplir un devoir;
eile est anime'e du meine sentiment en appelant votre attention sur les incon-
venients du Systeme qui a prevalu.
II est inutile de revenir sur les erx'eurs qui ont signale' la restauration de
l’e'glise de Saint-Denis, entreprise parle minislere des travaux publics, en ce
moment surtout oü les travaux viennent d’etre confies a un arcbitecte (M. Viollet-
le-Duc) dont la Commission s’applaudit d’avoir distingue la premiere le zele etle
talent. Ce qui se passe ä la Sainte-Chapelle de Paris suffit pour prouver tous
les inconvenients qui resultent du manque d’une direction unique.
La Sainte-Chapelle est restaure'e par les soins du ministere des travaux pu
blics; c’est cependant un monument historique, s’il en fut. La ville de Pariset
le ministere de l’interieur, il faut bien l’avouer, concourent a l’agrandissement
du palais de Justice. Les deux entreprises se poursuivent ä la fois. Tandis qu’on
restaure ä grands frais la Sainte-Chapelle, on e'leve, ä cdte', des conslructions
qui en obstruent le porche, en masquent les verrieres, et qui deversent leurs
eaux au pied de ses contre-forts. Ainsi, les fonds de l’Etat servent a restaurer
un e'difice et ä rendre inutile cette meme restauration. Les choses en sont ve-
nues aupoint que, apresdes depensesconsiderables, on reconnaitaujourd’huila
necessite de degager la Sainte-Chapelle et de de'molir une partie des nouvelles
conslructions du palais.
Bien que l’administration des travaux publics ait pour spe'cialite la direction
des constructions nouvelles, on con^oit qu’aidee des lumieres d’un conseil
composd d’architectes distingues, eile ait qualite' pour intervenir dans la restau
ration des monuments du moyen äge; il est plus dificile de comprendre comment
l’administration de la guerre prend a ces rnemes travaux une part assez active.
Parmi les edifices eleves par des communautes religieuses et que la Revolu
tion a fait entrer dans le domaine de l’Etat, un assez grand nombre, et quel-
qnes-uns fort importants, ont e'te c^des au ministere de la guerre. Tout en
regrettant cette attribution, la Commission n’aura pas besoin sans doute de de-
clarer qu’elle ne pretend pas metlre cn comparaison pour uu instant les inle-
rets de Part avec ceux de l’honneur national. Quel monument existe-il dont la
Conservation puisse etre inise en balance avec le salut de la patrie? En 1831,
a Soissons, en jetant les fondemenls d’un bastion, on decouvrit deux statues
antiques 1 et plusieurs fragments faisant partie du fameux groupe de la famille
de Niobe'. Toutes les apparences e'taient qu’en poursuivant les fouilles on de-
1 Celles du Pedagogue et d’un des Niolndes, groupe extremement curieux et qui differede celui
qu’on voit a Florenco.