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Volltext: France - Commission supérieure: Rapports - Exposition Universelle de Vienne en 1873, Tome V

MONUMENTS H1STORIQUES. — ANNEXES. 605 
intention de conserver les vestiges qui inte'ressent les arts. Ce n’est point un 
arsenal qu’on veut faire a Vincennes. On pretend conserver a la chapeile son 
caractere religieux; on l’ordonne tres-expressement a MM. les ofFiciers du ge'nie, 
en leur rappelant qu’ils ont a restaurer la chapeile de Charles V et de Fran 
cois I er . Alors n’est-il pas permis de deplorer une depense qui ne peut etre que 
fort aventuree; car a qui persuadera-t-on qu’un militaire, qui sait batir et 
renverser des bastions, ait appris dans ses campagnes a restaurer une eglise? 
A dire vrai, Monsieur leMinistre, eene sont pas seulement MM. les officiers 
du genie qui ont besoin d’etudier avec plus de soin 1’architecture du moyen 
age, et il est ä regretter que cet enseignement n’ait pas dans notre Ecole des 
Beaux-Arts tout le de'veloppement d^sirable. H y a en France un grand nombre 
de cathedrales, deglises, d’hötels de ville, bätis depuis le xn e siede jusqu’au xv°, 
cest-a-dire dans des styles d’architecture dont les lois, les moyens, les proce- 
des ne sont point enseignes dans nos ecoles. La depense de leur entretien, de 
leurs reparations, est considerable. Ces e'difices, on le sait, occupent un grand 
nombre d architectes. Or comment se fait-il que le Gouvernement ne prenne 
aucune mesure pour former des hommes dont il a sans cesse besoin de re'cla- 
mer les Services ? 
Le bon gotit, l’intelligence de nos artistes, leurs dtudes particulieres, sup- 
ple'ent sans doute a ce defaut d’un enseignement public; mais il en re'sulte fre- 
quemment des erreurs fächeuses, car, dans un pays comme le notre, ou le 
pouvoir de la mode est grand, oü Ton est parfois leme'raire dans les expe- 
riences, bien des gens se hasardent dans des entreprises dont ils n’ont pas 
mesurd la portee. 
Si le mepris irre'flechi qu’on avait, il y a peu d’anne'es encore, pour 1’archi 
tecture du moyen age, ne menace plus nos monuments de ces mutilations bru 
tales dont on voit taut de traces, le goüt non moins irreflechi de quelques 
personnes pour la meine architecture peut occasionner parfois presque autant 
de mal. MM. les officiers du genie ne sont pas les seuls qui croient pouvoir 
restaurer d inslinct un edifice du moyen age. Les exemples sont malheureu 
sement nombreux de reparalions entreprises avec plus de presomption que 
d’inlelligence... Untre autres faits regrettables, la Commission a du vous 
signaler la restauration, ou plutöt la barbare decoration de l’eglise de Cognac, 
et surtout les peintures execute'es a Sainte-Radegonde de Poitiers, qui ne se 
distinguent des badigeonnages les plus mediocres que par quelques remi- 
niscences arche'ologiques: ces tristes effets d’un zele inconside're, car il est 
inutile de dire que ces travaux ne se font point avec les fonds de l’Etat, se 
repetent Irequemment; et, lorsque des cure's ou des fabriques disposent de 
quelques fonds, il est rare qu’ils s’adressent, pour les employer, a des artistes 
qui en feraient un bon usage. Ni les conscils, cepcndant, ni les instructions, 
ni les de'fenses, n’ont fait defaul. Les architectes altaches a votre departement 
ou a celui des cultes, depuis la nouvelle et excellente re'organisation du service 
des e'difices religieux, se sont toujours empressds de mettre ä la disposition 
des fabriques ou des communes leur zele et leur expe'rience. Ne'anmoins on
	        
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