AL GENIE.
5.")
Ia feiliIle du palmier apres quelle a c*te peignee. C’est uu Iravail tres-
. simple, qui ue reclame qu’un outillage insignifiant et auquel on peut em-
[iloyer les femmes et les enfants. Beaucoup de familles indigenes trouvent
leur luoyen d’existence dans cetle occupatiou: les hommes allant couper
les feuilles ct les femmes et les enfants travaillant au peignage. C’est lä un
nouvel exemple des rapprochements des deux races par lc travail, qu’il
faut signaler avec insistance cornrne le meilleur gage de leur fusion pos-
sible et durable dans l’avenir.
La filasse, une fois secbe, est livrec aux fabricants. Le crin blond ou
vert est file et lrise avec la filasse brüte, puis emballe. Pour le crin noir,
on (eint d’abord la filasse, en la passant successivement dans des bains
de sulfate de fer et de campechc; puis on file, et les cordes sonl de nouveau
passees ä la teinture.
Dans le departement d’Oran, MM. Girard freres, dans leur grand ela-
blissement d’Ecmuhl, preparent eux-memes la filasse des feuilles de pal
mier, dont le peignage se fait au moyen de tambours ä aiguilles, et de
couteaux qui ont une vilesse de 3oo tours a la minulo. Les bassins de
teinture sont chaulfes parla vapeur, cequi est infiniment plus economique
que le chauffage direct.
Le rendement moyen de la feuille de palmier nain est estime a cnviron
5o p. o/o de filasse.
Le prix du crin est de ai a 39 francs par quintal metrique pour le
blond et le vert, de 99 a 3o francs pour le noir belle qualil^, et de
35 a 83 francs pour celui de sorte supArieure.
L’Algerie etant le seid pays qui produise cet article dans de bonnes con-
ditions de fabrication, les debouches sont deja considerables, et ils s’eten-
dront certainement encore dans de grandes proportions. L’exportation,
limitee d’abord a la France, se portc aujourd’bui versl’Angleterre,les Etats-
Unis , l’Allemagne, l’Egyptc, et, aux dernieres nouveiles, les demandes
de l’etranger, de l’Autriche notamment, s’annoncaient comme devant de-
passer de beaucoup les cbiffres des annees prec^dentes.
L’exportation du crin vegetal, qui debutait par 1 58,000 kilogrammes
en 1853, etail doublec deux ans apres, quadruplee au bout de quatre
ans, ct en 1860 eile atteignait 1 million de kilogrammes, en 1865 eile
arrive a 3 millions. Voici le mouvement, toujours croissant pour les der
nieres annees:
J 86fj i,335,63o kilog.
»870 3,851,989
1 ^>7 1 4,969,769