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EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
offrant son travail dans chaque tribu et operant sur place. D’un autre cüte,
certains produits ont une reputation seculaire, qui s’attache particuliere-
mcnt ä leur provenance, ce qui etablit laperpetuite de ces industries dans
des localittis determinees. C’est ainsi qu’il faudra bien du temps pour faire
oublier les burnous zouardani de Mascara, les guetifa (tapis a longue
laine) de Kaläa, les poteries de Nedroma, la Sellerie de M’sila et de Cons-
tanline, etc.
La physionomie des produits de l’industrie arabe, cet aspect particulier
qu’on lui connait, lient surtout au dessin, a l’agencement de la ligne.
Ce caractere d’ailleurs reste immuable; la tradition le respecte et le con-
serve. Cependant on voit tous les jours l’ouvrier qui confectionne des
nattes ou des tapis creer le dessin de ces interminables lignes et le va-
rier ou cours de son oeuvre en s’abandonnant aux fantaisies de son iinagi-
nation. Pourtant on s’aperfoit quelquefois que celle-ci manque d’un guide
sur et quelle hesite dans de penibles tatonnements.
I'eut-etro serait-il necessaire pour l’ouvrier indigene de se retremper
aux sourccs du grand art arabe. Les ecoles des arts et rnetiers recemment
fondees par le Gouvernement, mises en possession de collections de mo-
deles aussi riches que varies, contribueront puissamment sans doute a
cette revivification de l’art arabe.
II y a a cöte des indigenes musulmans l’israelite, sur lequel on doit
beaucoup compter pour imprimer un essor tout particulier a l’industrie
dont les produits sont destines aux populations arabes ou kabyles. Les
israelites ont une disposition naturelle pour certains arts. Les legendes
arabes nous les montrent toujours comme ingenieurs ou comme artistes.
Tous les bijoutiers de Tinterieur sont israelites, et dans les villes ce sont
les medleurs et les plus habiles brodeurs.
L’industrie indigene etait representee a l’Exposition par des poteries de
formes variees, par des objets de bijouterie et d’orfevrerie, des tapis, des
couvertures, des burnous, des haiks et des gandouras, des objets de van-
ncne, des fourneaux de pipc en racine de caroubier, des luyaux de pipe
en mensier et en jasmin, des plateaux en cuivre ornes de dessins en
repousse, des sclles et autrcs objets de liarnachement, des bolles de cava-
liers, des ebaussures, des djebiras en cuir ou en velours brode, des car-
touebieres, etc.
Les tapis sont de plusieurs sortes; les plus beaux sont les moquetles
(zerbia); il y en a dans ce genre qui rappellent tout a fait les tapis turcs.
Puis viennenl les tapis ä longs poils (guetifa), le hanibel et la merrab a
poils ras, etc.
Les indigenes connneuceut a acbeter certains de nos produits de pre-