59
ALGER1E.
fei ■cnce a coux clc lern* propre Industrie, les armes par exemple. On aura
loutefois de Ja peine ä supplanter ccs longs fusils de fabrication kabyle,
damasquines, ornes de filigranes et de coraux, ces pistolets si riclies d’or-
nementation, et ces yatagans qui se font remarquer par la richesse de
leurs fourreaux, leurlame bien trempee et leurs poignees aux formes ori
ginales.
Nous ne saurions abandonner ce sujet sans mentionner les objets
de broderie cn or et en argent produits par de jeunes lilles indigenes
dans des ouvroirs publics subventionnes par les Fonds des departements
algeriens.
III
COMMERCE.
Les deux premieres parties de ce travail ont montre les progres
constants de l’Algerie au point de vue de la production, et le temoignage
en a ete fourni par le cliiffre toujours croissant de ses exportations. Les
renseignemenls qui vont suivre donneront plus de precision a ce qui a
ete dit sous ce rapport. Mais peut-etre convient-il d’indiquer d’abord le
point de depart de la Situation actuelle, et de faire mesurer ainsi la distance
parcourue depuis la conquete du pays par nos armes.
Aucun document ofliciel ne permet de constater l’importance du com
merce de l’ancienne Regence d’Alger avec les pays etrangers. Ce que l’on
sait pourtant, d’apres les affirmations de la Chambre de commerce de
Marseille, c’est que la valeur des marcbandises etrangeres importees sur
cette partie dela cote d’Afrique, en 181 h, ne ddpassait pas 2,200,000 Francs,
dont moitie en marcbandises francaises. Plus tard, les importations attei—
gnirent 6,5oo,ooo Francs, dont le quart environ representait la pari de la
France; mais c’est la le cliiffre le plus eleve qui ait <ite atteint.
Quant aux exportations de la Regence, elles acqueraient parfois un
certain degre d’importance, dans les moments oii, en proie a la detresse,
l'Europe meridionale faisait appel aux cereales et aux bestiaux du dehors;
encore n’excedaient-elles guere jamais une valeur de i,5oo,ooo Francs.
Telle etait la consequence fatale d’un regimc qui semblait prendre a tache,
commc on l’a dit avec beaucoup de raison, d’etendre les rives du desert
jusqua la Mediterranee.
L’occupation de la Regence par l’armee francaise devait bientot modifier
cct elat de clioses. Pendant la periode de 183 1 a 183 5, le mouvement
commercial de TAlgerie avec Textericur s elevait deja, en moyenne annuelle,
a pres de 1 1 millions de Francs, avec cette remarquc toutefois qu’il n’etait