ALGERIE.
69
que sur la Mediterranee. Mais, nous l’avons dil plus haut, les choses
semblent vouloir changer de face; quelques ports de l’Ocean et de la
Manche, certains maintenant de trouver un element assure de fret, ont
etabli sur l’Algerie des Services reguliere qui donnent deja, dans une cer-
taine mesure, satisfaction aux besoins de notre Industrie sous ce rapport.
Les chemins de fer ne seraient donc plus seuls appeles desormais a
transporter les produits du Nord et de la Normandie vers l’Algerie, sur
tous les longs parcours qui relient ces departements aux ports de la Medi
terranee, et oü, il faut bien le reconnaitre, il leur est fait le plus souvent
des conditions qui ne sont rien moins que favorables.
Au moment oü les produits frangais ont a bitter en Algerie contre ceux
de l’etranger, nous considerons connne un devoir d’appeler l’altention des
compagnies sur celte Situation, et de reclamer d’elles des larifs assez ge-
neralement reduits pour que, de toutes les parties de la France , les pro
duits destines a !’Algerie puissent y arriver sans etre greves de frais trop
ecrasanls.
Nous avons montre avec quelle rapidite le trabe entre la France et l’Al
gerie s’est augmente. Les compagnies de chemins de fer, en favorisant ce
trafic, verraient necessairement augmenter la somtne de leurs transporls.
Mais rdclamons surtout de leur justice que, sous pretexte d’attirer sur les
lignes francaises les articles de transit, elles ne favorisent pas, par des
tarifs speciaux, le transport des produits beiges et anglais depuis les fron-
tieres du Nord jusqu’ä Marseille. Le Gouvernement a voulu par ses tarifs
de douane assurer une certaine protection aux produits frangais; il ne
faut pas que les chemins de fer viennent, par desprix de faveur appliques
aux produits etrangers, deranger i’equilibre qu’il s’est efforce d’ctablir.
Ce seraitle cas de recommander aussi a l’attention des compagnies une
branche de l’industrie agricole algerienne qui ne demande qu’a se deve-
lopper largement, mais qui se trouve constamment arretec dans son essor
par les conditions excessive des chemins de fer frangais; nous voulons
parier des fruits et legumes de primeurs que l’Algerie pourrait produire
et livrer en quantites consid^rables sur les principaux marches de la m4-
tropole, si eile y etait encouragde par une attenuation dans les tarifs de
la grande vitesse, seul mode qui convienne au transport de ces genres de
produits. Nous voulons esperer que les dol^ances que la colonie ne cesse
de formuler a ce sujet finiront par etre entendues.
De l’expose que nous venons de presenter, apres un examen attentif de
la place prise par 1’Algerie k l’Exposition universelle de Vienne, il nous