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lh EXPOSITION UNIVERSELLE UE VIENNE.
GUADELOUPE.
On a egale ment beaucoup remarque l’exposition de la Guadeloupe; la
fabrication du sucre a fait, depuis 1855, des progres considerables dans
cettc colonie. Gräce aux usines centrales, les petits proprietaires, qui ne
produisaient autrefois que 5 p. o/o de sucre, au moyen d’appareils defec-
tueux, refoivent aujourd’hui.en livrant leurs Cannes a ces grands etablis-
sements, 5 a 6 p. o/o, de sucre exempt de tous frais de fabrication, et
peuvent ainsi concentrer toutes leurs ressources sur la culture.
Les proprietaires des usines centrales obliennent, de leur cbte, un ren-
dement de io a ii p. o/o , et produisent des qualites superieures.
Le Jury a decerne une medaille de progres ä trois d’entre eux (MM. Ie
marquis de Rancougne, Meugniot et Duchassaing fils), pour la beaute
exceptionnelle de leurs produits, et a ddcide, a l’unanimite, que tous les
autres, sans exception, recevraient des medailles de me rite.
Cette faveur, sans precedcnt, a d’autant plus de signification que les
Sucres de la Guadeloupe avaient a lütter non-seulement avec ceux de
toutes les colonies etrangeres, mais encore avec ceux du Zollverein, qui de-
fiaient, jnsqu’ä ce jour, toute concurrence.
Citons encore, parmi les matieres alimentaires, les liqueurs de M. Mas-
sieux Saint-Germain, les excellents rhums de Saint-Martin et de Marie-
Galante, les cafes, qui peuvent lütter avec les plus belles et les meilleures
Varietes connues, les gelees de goyaves de M mc Toutoute Rous, les ananas
de la rnaison Raoul, Felix, Papin (de la Pointe-ä-Pitre), et enfin quelques
specimens de vanille.
Les produits de l’industrie locale, comme les libres de bananierpour
la fabrication du papier, et les pales de rocou, ont ete egal einen t fort
apprecies du Jury; ces dcrnieres sont tres-pures et sans mauvaise odeur,
tres-superieures, par consequcnt, a lout ce (|ui se faisait juscju’a ce jour;
II est ä desirer cependanl de leur voir substiluer les bixines ou pätes
seches, tolles c|ue les preparent MM. Coez et C", les habiles fabricanls de
Saint-Denis.
Nous ne terminerons pas cel expose des produits de la Guadeloupe et
de ses dependances, sans parier des sels de Saint-Martin, dont la blan-
eheur et les qualites sont tres-remarquables. La position de cette ile, bien
au vent des iles Turqucs, lieu d’approvisionncmcnt ordinairc des AmO’i-
cains, nous fait esperer «pie les Etats-Unis abandonneront un jour ces
dernieres pour demander a nolre colonie les 6 a 7,000 tonneaux de sei
necessaires ä leur consommation.