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EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
sanles |>our alimenter toutes les savonneries de France, sc perdent ainsi
chaque annee depuis des siecles.
Citons encox'ö, parmi les produits qui ont attire i’attention du Jury, la
seve de balata ou gutta-percha de Cayenne, le caoutchouc, la resine ani-
mee du courbaril, la salsepareille, l’ichthyocolle tiree des vessies nata-
toires des machoirans, et enfin la ramie ou ortie de Chine, dont la
culture prendra de grands developpemenls aussitot qu’on pourra se pro-
curer une machine peu couteuse pour l’extraction des fibres. Cette Opera
tion se fait jusqu’ici ä la main, et on rcmplace avantageusement dans la
colonie par de l’eau acidul^e de jus de citrons les polysulfures alcalins
employes en Europe pour enlever le mucilage qui recouvre la partie tex
tile; ce traitement, applique dans les quatre jours qui suivent la coupe
de l’ortie, c’est-a-dire lorsqu’elle est encore verte et gorgee de seve,
rend, en vingt-quatre heures, les fibres pretes a etre mises en oeuvre
par l’industrie.
PECI1ERIES DES IlES SAINT PIERRE ET MIQUELON.
Les produits des peches frangaises n’etaient representes ä l’Exposition
universelle de Vienne que par un petit envoi des des Saint-Pierre et Mi-
quelon, consistant en morue, harengs, capelans et encornets.
Morue. La peche de la morue, dans ces parages, se divise en trois ca
tegories bien distinctes : peche de Saint-Pierre, peche du golfe ou de la
cöte ouest et peche de la cote est.
La peche de Saint-Pierre se fait: i° en vue de terre, avec des pirogues
et warys montes par deux ou trois hommes rnunis de lignes a main et de
vettes, c’est ce qu’on appelle la peche locale; 2° avec des goelettes de 20
a 4o tonneaux, mont^es de six a huit hommes, arrnees dans la colonie
pour le banc de Saint-Pierre, et rentrant lous les dix ou quinze jours,
suivant l’abondance du poisson; 3° avec des goelettes de 4o a 100 lon-
neaux, ayant dix ii seize hommes d’equipage, pechant au grand banc et
sur le banquereau, et rentrant une fois environ par mois; 4° avec des
navires partant de France dans les premiers jours de mars, pour aller
prendre le hareng de boete a Saint-Pierre (1 80 a 200 barils), faisant la
meine peche que les grandes goelettes, et debarquant en juin, pour re-
tourner a Saint-Pierre, afin d’y prendre du capelan (200 barils chacun
environ).
Ces trois dernieres categories de navires font ce qu’on appelle la grande
lieche.
Les navires qui font la jieche du golfe, dile de la cote ouest, partent