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EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
Deja deux sauniers, MM. Fetard, de la Tremblade, et Letelie, directeur
de l’usine de Marennes, emploient le proced4 prdconise par le savant pro-
fesseur de l’Ecole de medecine navaledeRochefort; celtemethode est aussi
simple que peu dispendieuse ä appliquer.
Trois aires, dont le sol est bien battu et propre , regoivent l’eau de mer
d’une aire nourrice disposee a eote d’elles. Le liquide de cette avant-piece,
concenlre a 2/1 degr4s du pese-sels, est amene clair et limpide dans les
aires laterales; on l’y maintient pendant dix äquinze jours et m4me davan-
tage, en ayant soin de lui laisser uneepaisseur de 2 a 3 centimetres, sans
l’agiter ni le brasser. Le sei ne tarde pas ä se deposer parfaitemenl blanc
et en couches de plus en plus considerables. La concentration de l’eau est
surveillee de maniere ä maintenir sa densite au-dessous de 27 ä 28 de-
gres du pese-sels; de l’autre cöte, le liquide de l’aire nourrice est rem-
place, au für et ä mesure de son ecoulemcnt, par celui du muhant, de
maniere a regier la salure des cristallisoirs.
Le sei, recueilli apres dix ä quinze jours et meme plus de traitement,
est mis a egoutter surle bord des aires, ou confie a une essoreuse et trans-
porte sur la bosse. On l’expose au soleil en couches peu epaisses, et on le
met ensuite en pyramides.
De cette fafon, le saunier n’a plus a brasser ses aires, Operation qui
melait la vase au sei et lui donnait la teinte grisätre qu’011 lui reprochait;
il se contente dediriger l’eau desmuhants des exploitations ordinaires dans
les pieces nourrices, et de celles-ci dans les cristallisoirs.
La produclion du sei s’effectue ainsi d’une maniere contmue; les cubes
acquierent un volume considerable et s’enchevetrent les uns dans les
autres, de maniere ä produire des tremies d’une beaute et d’une purete
remarquables. On prolonge la cristallisation autant que la temperature le
permet, et, a l’approche du changement de temps, on enleve le sei avec
les precaulions indiquees.
Le sei ainsi prepare est aussi blanc que celui de Saint-Ubes, et reunit
a toutes les qualites generalement recherchees pour la confection des sau-
mures fines une bonne odeur qui le fera toujours pr^ferer aux sels des
autres provenances.
Filets. L’exposition de Saint-Pierre et Miquelon etait compltitee par une
belle collection de fdets provenant des ateliers de MM. Broquant et C“
(Dunkerque), Vesque (Paris) et Coevoet et Dawson (de Sainl-Pierre-lez-
La tendance presque generale des pecheurs francais a substituer les
filets de coton a ceux de fil de lin ou de chanvre a jete une grande per-