84 EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
ou les huitres ne peuvent vivre; on tapisse leur fond de sujets de la gros
sem’ d’une piece de 5 francs environ, dont on a soin de ne pas endomma-
gerle byssus et qu’on place talon en bas, bouche en Fair, byssus du cöte
du courant, comrae les livres d’une bibliotheque, sans les serrer. Un an
apres, elles sont de la grossem' d’une assiette ä dessert, et en trois ans
elles deviennent marchandes. Cette croissance vane, du reste, suivant la
Situation des bancs, et est beaucoup plus rapide lorsque ces derniers, au
lieu d’etre dans des lacs fermes, communiquent par une ou deux passes
avec la mer.
C’esl dans les nacres de cinq ans que se trouvent les plus belles perles,
genEralement dans la partie du manteau qui borde la bouche de l’lnutre;
plus ensuite elles vieillissent, et plus leur Orient diminue de beaute; c’est
donc generalenient ä cet äge qu’on los pecbe, et nul pays ne produit de
perles noires et blanches d’un pareil eclat.
Toutes les nacres des Pomotou sont noires, a part celles de lile de
Marutea, voisine de l’arcbipel des Gambiers qui n’en donne egalement
que de blanches; elles ne sont generalcment pas, comme celles de Ceylon,
par de grands fonds; on les trouve surlout dans des lacs bien abrites, ou
leur peche est des plusfaciles; aussi FAdministration a-t-elle du prendre
des mesures, non-seulement pour proteger les bancs existants conlre
Favidite des pechcurs, inais encore pour en augmenter le nombre.
Les textiles exposes par M. Mariot comprennent: i° de la bourre de
coco, qu’on a brulde jusqu’a präsent faute de debouches; or les lies Pomo
tou seules contiennent plus de ho millions de pieds de cocotier, et leur
nombre tend a augmenter cliaque annEe dune maniere considerable,
par suite des encouragements donnes par FAdministration; 2 0 des fibres
de tiges et racines de Pandanus, dont les lies Basses pourraient fournir au
moins 20,000 tonnes par an, sans compter la paille , dont on tirc si bon
parti, dans quelques colonies,pour la confection de sacs ä sucreou a cafe,
qui sont ensuitc employes, en Angleterre, a la fabrication de pates a pa-
picr; 3° du roa (Urtica cestuans), fourni par un arbre de 5o centimetres
de diametreenviron, que les Kanacks traitent comme nososiers, ou tetards,
pour tirer, des rejets annuels, des fibres incorruptibles dans leau; h° des
libres ressemblant beaucoup a celles du jute, et attnbuees par M. Mauot a
une plante du genre Urtica, dont les graines ont EtE apportees probablement
dans un emballage. Getto espece vivace a envalii, depuis quatre ou cinq
ans, le chemin du Tour de File de Tahiti, ainsi qu’une partie des planta-
tions de colon, et pourra devenir unc nouvelle source de richesse pour
nos Etablissements de FOceanie, si, comme tout 1c fait supposer jusqu’a
present, Finduslrie peut en tirer un bon parti.